CatégorieDes pensées

La plage de granite

L

Me revoilà dans ce drôle d’endroit, entouré de ces morceaux de pierres chaudes aux couleurs de sang sombre. Le ciel me regarde dans une couleur étrange. Puis-je vraiment le nommer ciel ? Dans ces profondeurs seule la roche me recouvre. Au-dessus, au-dedans. Alors je recommence la seule chose que je puisse faire dans ces lieux.

J’avance un pied devant l’autre. Je rumine. Mes pensées tournent à une vitesse anormale dans le tambour de mon être. Je bloque en cycle. Mon pas se fait plus rapide. Je n’arrive pas à réfléchir. Mon cœur emporte tout le reste. Adieu raison , bonsoir folie.

Je me mets à avancer plus vite. Ma respiration s’accélère. Je suis obligé d’inspirer longuement par la bouche. Je me mets à transpirer. J’ai des plaques rouges sur le torse. Dans le cou. J’ai un besoin folle, un besoin fou…

Je me déconnecte. J’entends une musique à percussions graves. Je me fixe sur elle. Je me mets à courir. Comme un diable. La première jambe se met en mouvement uniquement pour la seconde qui elle-même n’agit que pour la première. Je ne cours plus, je sprinte. L’homme n’est plus, mais la chaire reste.

Une éterminute plus tard, j’écarquille les yeux engorgés de sang… je découvre un tout autre paysage. Je pensais à ce monde recouvert uniquement de pavés rouges. Malgré tout, voilà,  je vois de l’eau. Bordel de merde. Elle s’étend à perte de vue. Je m’approche. Est-ce là un océan ?

Pour temps… je sais ce qu’il me reste à faire. Je continue ma course que rien ne semble arrêter. Je parcours une plage de granit. Je continue. Je m’arrête.

L’eau, calme et noire, m’attend. Je la sens. Elle m’invite. Je me déshabille. Je m’avance doucement. Le liquide, vivant, vient se coller. Goudron pour m’enterrer ou me panser, je vais le savoir. J’offre tout de moi.

Prends donc ma peau, mon sang, mes organes, mes os, mes connaissances, mes rêves, mes sentiments, mon essence.

Je te donne tout.

Vas-y.

Ne te fais pas prier…

Vagues sur mon corps, vagues à l’âme.

Une mer accueille toujours son enfant.

Une petite lumière sauvage

U

Il est des jours où la nuit s’agite un peu plus que d’habitude. Sans doute une envie pour l’obscurité de se faire entendre. Parfois, on a besoin d’exprimer ce que l’on garde trop longtemps pour soi. Et, depuis peu, ça se voit : il existe un plein de choses dans les nuages devenus nombreux et menaçants.

Les ténèbres ont une façon bien poétique de montrer leurs frustrations : en faisant tout le contraire de ce qu’elles sont. Et voilà que, dans le noir complet, de la lumière apparaît dans le ciel pour tomber en une fraction de seconde sur le sol. On entend ensuite un grondement, signe qu’elles n’ont pas réussi à toucher leur cible. Qui ou quoi, vaut mieux pas savoir !

De mon immense appartement de trente mètres carrés, plus précisément dans mon salon qui fait aussi chambre et cuisine, pratique quand on veut faire un dodo-miam, j’observe, par l’une des fenêtres, leur colère passagère. Mais mes mains ne sont pas vides : je tiens un petit bocal.

Je l’ouvre, dépose au fond tout ce qu’adore un éclair : de l’amour. Oui, de l’amour car celui-ci commence par un coup de foudre. Ce n’est pas moi qui invente les règles. Et comment déposer de l’amour ? En faisant des bisous dedans. Une fois fait, je pose le récipient en verre sur le petit rebord en pierre près de la fenêtre, et j’attends.

Une heure et vingt-quatre minutes plus tard, j’entends un bruit électrique. Je me dirige vers le contenant et, voyant ce que j’ai attrapé, le ferme aussitôt.

Je contemple ma prise : une boule d’étincelles jaune vive tente de s’échapper par tous les moyens mais n’y arrive pas. Elle bouge dans tous les sens, comme pour me montrer qu’elle était indomptable et que si elle s’était laissée prendre c’était uniquement parce qu’elle le voulait bien.

Je prends entre mes mains cet éclat instable, tout fier d’être devenu porteur d’une source d\’énergie propre et naturelle… on ne pourra pas me dire que je ne suis pas écolo !

Je dépose délicatement le bocal sur la table. La petite lumière sauvage éclairera désormais mon salon qui fait aussi chambre et cuisine.

Tard tôt / tôt tard

T

Il est tard tôt / tôt tard. Je déclenche une magie ancienne, longtemps oubliée dans un ouvrage poussiéreux retrouvé au fond d’un grenier, pour que les mots \tard\ et \tôt\ s’animent puis se mettent perpétuellement l’un devant l’autre.

Il est tôt tard / tard tôt. Une heure de nuit-jour jour-nuit, une heure où on ne sait pas se dire si on est un lève-tôt ou un couche-tard. Une heure de pute. Ça me baise à l’intérieur, j’en suis déglingué. Je suis l’homme facile des yeux qui s’ouvrent aux moments où ils devraient rester fermés. J’ouvre les yeux plus loin encore. Je me réveille ici, mais aussi ailleurs, par delà l’horizon, à mi-chemin entre le jour et la nuit. Bonjour à la nuit, bonne nuit au jour.

Il est tard tôt / tôt tard. Mon corps reste figé dans le lit chaud. Pourtant, un froid me traverse. Je sens le vent caresser mon visage, mais la fenêtre est fermée. Je tends la main et touche du bout de mes doigts le monde du dehors. Je marche. J’entends le bruit de mes pas dans les feuilles. Ça craque comme j’aime.

Il est tôt tard / tard tôt. Je tombe dans le ciel. Les couleurs se battent entre elles. Je gravite vers le soleil et la lune. Je nous vois en tout petits sous ma couverture et dans l’atmosphère. Je ressens un mélange.

Il est tôt tard / tard tôt / tôt tard / tard tôt / tôt tard / tard tôt /

Rituel étrange

R

Lorsque les bougies éclairent peu ma vie, je me refuge dans un de mes coins préférés imaginaires.

Je deviens un sorcier-chaman. Je porte un long collier d’osselets  par-dessus mon torse velu. Des bagues d’or habillent quasiment tous mes doigts tandis que des bracelets de fils fins, autour de mes poignets, contrebalancent la valeur et le poids de ces premières.

Mes cheveux et ma barbe, plus longues que dans la réalité, sont négligées et semblent avoir subi mille aventures. Le jaune de mes yeux s’impose sur le vert, scrute avec une intensité sans pareille une veille table en bois sur laquelle sont disposées des bougies dont les flammes sont ici guerrières.

Je prends dans un vieux bol une consistance bleue pâteuse, je me dessine le corps avec des traits à la signification lointaine. Je murmure des mots d’une langue oubliée. Dans la nuit, soudain, les flammes vacillent et sont soufflées, leur fumée m’entoure, les traits peints s’allument comme des étoiles sur la carte obscure de ma peau. Je croise mes bras sur mon torse et murmure une chanson du fond des âges.

Alors, dans ce rituel étrange, les choses de la vie qui me font sourire me reviennent dans le cœur. Je m’accroche près de mes souvenirs, ces morceaux de sons et de gestes qui ne sont presque rien mais qui font tellement tout.

Danse imprévue

D

Une envie subite, violente. Les mains et les jambes se rebellent. Je les vois voltiger, manier des fils invisibles, frapper dans des cartons imaginaires. Ce n’est pas bon signe. Le bassin, pris entre elles, ne peut que se joindre au mouvement. Les fesses, complices, s’y mettent aussi. Cela ne m’étonne pas d’elles. Je le suis en revanche un peu plus de ma tête qui se met à se balancer.

Une musique me traverse. Ça pianote. C’est doux. Je souris. Je cède à la révolte corporelle. Je suis maladroit, comme toujours, mais, ce soir, je m’en fiche. Il y a dans l’air une atmosphère particulière. Celle qui ne se nomme pas mais qui se ressent. C’est un de ces moments qui te saisit sur place. Pas le choix. Faut y aller.

Alors je danse.

Rivages-ravages

R

Je suis seul mais le bruit est là.

Je tends l’oreille près de mon âme : les flots sont réveillés, la mer montre ses vagues.

Aïe.

Les rivages-ravages sont de nouveau là. Je me tiens tant bien que mal à mon embarcadère sentimental de fortune… si je tenais entre mes mains celui qui l’a fabriqué ! Je réalise que c’est moi…

Re-aïe.

Je m’entends dire des noms de poissons aux oiseaux, ou l’inverse. Volée d’insultes façon Capitaine Haddock en moins classe. Pas sûr que la pipe m’irait de toute façon. Fichue tempête intérieure que rien n’arrête. Faut-il que je me jette la tête la première dans ton eau d’amertume, que je m’épuise, que je m’y noie, pour mieux nager ? Je ne te crois pas. Alors je navigue à vue à la boussole instinctive, à l’étoile de mes espoirs, en murmurant dans le vacarme de mes doutes ma certitude de trouver à nouveau la terre ferme.

La science du cœur

L

De la pensée à l’écriture, quelques secondes peuvent suffire entre ces deux phases. Pourtant, même dans un temps aussi court, un cheminement mental se met en œuvre. Notre cerveau s’actionne, va chercher dans ses réserves les mots qui lui semblent au plus près de notre langage primaire. Comme si nous tendions la main, et que dans le même temps, un nous intérieur allait courir à la source, gratter la roche de nos concepts, prendre le morceau de pierre qui, à ses yeux, est le plus satisfaisant puis revenir pour nous le remettre. Sauf, qu’entre-temps, durant son retour, la pierre a été travaillée de sorte qu’elle soit bien plane et lisse.

C’est pour moi tellement insatisfaisant. Non… frustrant ! Comment matérialiser ce que j’ai au plus profond de moi, si, sur le papier, les mots qui s’alignent n’en sont que polis, conformes aux normes d’un modèle unique de la pensée humaine ? Ce que j’ai au plus profond de mes entrailles ne ressemble en rien à ce que j’ai sur ma feuille. J’ai dans mon sang une substance en perpétuel mouvement, qui me forme, me déforme, me réforme. Je veux des mots non taillés, qui m’abiment la vue dans leur lecture, qui m’arrachent la gorge dans leur prononciation. Je veux des caractères, des couleurs, des odeurs, des angles morts, des creux, des reliefs ! Je veux les vivre.

Il me faut trouver une solution.

M’affranchir des barrières du langage…

J’en ai vu certains, tout aussi conscient que moi des limites que nous nous imposons à nous-mêmes,  s’exprimer dans des états seconds, allant de l’alcool à la drogue, de la fatigue à la maladie. Ce qui semble les approcher le plus de la source est la démence.

La source… justement. Comment l’atteindre ? Ces gens tentent, et ils ont raison, avec tous les moyens du bord. Mais je les vois encore. Ces limites. Celles qui ne veulent toujours pas céder. Elles sont bien là, elles me narguent, elles rigolent entre elles. Moi, je veux une autoroute fluviale en ligne droite entre mon être et le papier. Il me faut du torrent, que ça gicle à tout va, que tout se noie dans l’eau de mon cœur, et moi avec. Je ne veux pas finir avec une eau traitée enfermée dans une bouteille en plastique.

On m’a parlé d’une science spéciale.

Il me faut l’étudier.

(…)

Il m’a fallu des années d’études pour saisir ne serait-ce qu’un tout petit peu cette science si spéciale : celle du cœur. Il ne s’agit pas d’analyser l’organe sur son plan physique, mais de se pencher plus longuement sur son langage.

Oui, le cœur parle.

J’ai eu beaucoup de mal à le croire et, pourtant, des praticiens m’ont montré que pour se rapprocher le plus de ce qu’on à l’esprit, il faut aller au cœur. Il existe en cet endroit une formidable magie qui s’opère en chacun de nous et malgré nous. C’est minime, impossible de percevoir à l’oreille. Il faut aller chercher à l’instinct, se concentrer sur l’état brut de nos ressentis, et là, là, on saisit. On comprend que notre langage vient d’abord de là, de cette source. L’esprit n’intervient qu’en second temps pour reprendre le relais. Et alors tout se gâte : il prend la matière première humaine et la travaille autant de fois que nécessaire pour nous la ressortir en mots. Ça ne va pas. Il faut pouvoir prendre tout de suite ce que notre cœur a à nous donner, et pouvoir le montrer aux autres.

Aujourd’hui, j’allais le leur montrer. Ma machine était enfin prête. Elle prenait un peu de place dans mon salon, et mes invités se sont fichus de moi quand je leur ai indiqué à quoi elle servait. D’accord, elle n’était pas très jolie, ni même très pratique, mais elle existait et allait marcher.

Elle ressemblait à une machine à laver bizarre, mais c’était une machine à pensées. Elle allait extraire directement ce que pense le cœur, direct, sans passer par tout ce cirque que mettait en place la tête. J’allais plonger mes mains dans mon palpitant, le secouer dans tous les sens, et extirper tout ce qu’il a dedans. Et si ça doit être le bordel… tant pis !

Allons-y.

(…)

Je me retrouve dans un faisceau de petites lumières formant une sorte de tunnel à taille humaine. Je crois marcher, mais je flotte, comme suspendu dans un liquide invisible. Je vois défiler à travers mes yeux écarquillés des couleurs aux morceaux d’étoiles tandis que je mange malgré moi des sons qui s’amplifient dans mon estomac. J’ai de la musique entre mes doigts. Quand je les bouge, cela dégage de la chaleur. Quand je les ferme, ça vibre de plus en plus fort puis ça se calme. Quand je les ouvre, elles brillent. Tout est si bizarre. Si merveilleux.

Je ne m’attendais pas du tout à ça. La machine devait uniquement m’aider à transposer les pensées de mon cœur directement sur le papier, sans que l’esprit s’en mêle et dénature le travail de mon palpitant saignant. Je n’avais fait que mettre le casque relié à ma création et tenir un stylo dans ma main, prêt à écrire. Au lieu de ça, me voilà téléporté dans ce drôle d’endroit…

Je remarque une ombre à l’autre bout sans que je puisse dire si elle était là ou si elle vient d’apparaître. Je ne sais pas quoi faire. Je devrais avoir peur, mais je me sens étonnamment calme, convaincu qu’aucun danger ne me menace. Je sens une pensée me dire qu’ici on ne me veut que du bien.

J’ose faire un pas. La silhouette en fait un également vers moi, de la même façon. Je lève un bras, elle lève un bras. Le même que le mien. Je comprends qu’elle m’imite. Je m’avance encore. Elle fait pareil. Je continue mon chemin et la forme mystérieuse également. Elle est maintenant assez près pour que je puisse la discerner. Je la connais : c’est moi.

Je nous tends la main et je nous vois la prendre… je nous sens enfin moi.

Ma tête tourne. Je me vois tomber. J’ouvre mes yeux, mais ils étaient déjà ouverts. Le casque a grillé. La machine a explosé. Je suis dans le salon et mes invités pleurent. Je leur lance un regard interrogateur. Ils me tendent une feuille. J’avais écrit.

Je lis son contenu.

Je pleure à mon tour.

Une drôle de petite machine

U

Je me dissimule dans la tenue des étoiles d’Orient. Quelle sensation heureuse d’invincibilité que de se cacher dans l’épais manteau du ciel aux morceaux de lumières. Je vois tout depuis le dessus sans que le dessous me trouve. Je suis un faux Dieu tout heureux.

J’arrache de mon sac une drôle de petite machine. Il paraît qu’il vient du dessus du dessus, donc encore de plus haut. Un ami me l’a donné pour « service rendu ». C’est la première fois que je l’utilise. Il est assez intuitif… je l’active.

Une lueur en émane. Assez forte pour que je puisse lire ce qu’il y a dessus mais pas trop pour que je ne puisse pas me faire repérer. Tout ce qu’il me faut.

Posez votre question.

Difficile, j’en ai plein. Il paraît qu’on ne peut pas poser des questions du type « Quel est le sens de la vie ? », ça ne marche pas. L’algorithme serait toutefois assez puissant pour répondre à de nombreuses interrogations.

Je m’en pose une sans faire attention. Je n’ai fait que de la penser et pourtant la machine la réceptionne, calcule… et me sort le nombre trois.

Je souris.

Je lui ai demandé combien de personnes m’aimaient véritablement.

Une faim folie

U

J’attrape, allongé, les bords de mon lit qui s’envole, trip à la Peter Pan, poudre de fée trop chargée, lancé dans les étoiles, Pays Imaginaire me voilà.

Je décroche pour mieux m’accrocher aux morceaux de souvenirs de toi. J’entends ton sourire qui alimente le moteur de mon cœur, je touche ton rire contre ma peau qui frissonne, je goûte ton regard de feu d’hiver qui apaise ma faim-folie.

Durant ce temps compensé, je brûle en mode comète, je me désintègre dans l’atmosphère nostalgique. Pas bon signe. Je tente de tenir la route céleste, je joue des variables, j’actionne des réglages moins connus. Le lit tangue comme jamais. J’équilibre mon poids avec les oreillers mais je comprends trop tard. Chute en pique. Obligé de te lâcher pour me sauver. Ça se redresse. Je tire la couverture, la vitesse diminue. Je reviens. Je relance un au revoir sans baiser.

Puis le soleil frappe à la fenêtre. La chambre accueille le matin. Je fronce des sourcils.

J’oublie.

Bizarres merveilles

B

Je nous vois dans une différence commune qui nous lie séparément. Spectateur de mon jeu d’acteur retrouvé perdu dans une vision rationnelle inexplicable me poussant à tirer au fond de la surface l’étrange familiarité de ces bizarreries merveilleuses qui font que tout et rien sont des contradictions cohérentes. La logique et la folie ne sont qu’une et deux, ce qui me fait tout accepter dans un refus, et me fait tout rejeter en admettant.

Dans la soirée du jour, j’attire sur-sous un éloignement un soleil de lune à la lumière mal éclairée aveuglante. Je le-la montre à personne de tout le monde qui rigole sous des pleurs dans le vacarme du silence. Que ces réactions indifférentes me troublent tout en me laissant de marbre. Je me sens dans le comblement d\’un anéantissement infini limité qui se terminera jamais bientôt.

Quelque part et précisément ici, une mort vivante viendra partir pour me retirer une chose qu’elle me laissera, une confusion discernée à laquelle j’abandonnerai de prendre soin dans un passé du futur. Mais en agissant d’attendre, je continuerais à l’arrêt ces antonymes-synonymes qui continuent en s’arrêtant.

Enrím

Cosmonaute vagabond dans l'espace rêvé, j'essaie tant bien que mal de matérialiser tout cet imaginaire qui me traverse.

Je suis aussi ici :