J’ai un jour rencontré un roi au feu de bois
Qui avait de véritables morceaux de toi
Il était si beau dans sa robe rouge-flammes
Que j’ai voulu, je l’avoue, embrasser ses lèvres embrasées
Mais son cœur, glacé, se refusait à moi
Et rien ne pouvait le faire fondre, pas même son âme,
Qui pourtant pétillait d’innombrables étincelles endiablées
Mon amour, sauras-tu me pardonner
De cette infidélité passagère ?
J’étais seul et je te voyais en lui…
J’étais seul et je te voyais en lui !
Misère…
Ses si jolis yeux me faisaient des ravages,
Déclenchaient en moi le plus beau des incendies,
Mettaient le feu à la poudre de mon caleçon
Comment pouvais-je résister davantage ?
Lui qui, en son seul regard, m’avait banni
Dans un paradis d’enfer sans nom ?
Alors j’ai cherché le possible de l’impossible
Vu avec la cape des choses qu’on n’osait imaginer
Accompli des promesses à l’odeur de sang
Pour toucher son regard inflexible
Afin que lui et moi puissions nous allumer
Ne serait-ce que dans un brin de temps
Une fois revenu dans son lointain ardent pays
Aussi riche d’objets, d’histoires, de cicatrices
Que pauvre de ses si délicieuses brûlures
Je l’ai retrouvé paisiblement endormi
Mais son corps n’était plus ce feu d’artifices
Qu’il entretenait fièrement avec allure
Avec horreur, je ne pus qu’entendre sa sœur
Qui m’annonça, les yeux noyés dans la douleur,
Que mon absence avait brisé dans sa poitrine
Ce palpitant qui était pourtant si froid
Et, dans l’odeur brûlée de sa peau fine,
Il s’était consommé entièrement pour moi
Je me souviens d’avoir, un jour,
Désiré un roi au feu de bois
Qui n’aurait jamais dû connaître l’amour…