Attention aux divulgâchements !
Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire La Manufacture de l’Onirie de la série Chimères qui comprend une autre histoire : Le Monde du Dehors. Si les deux peuvent se lire indépendamment, il est conseillé de découvrir la fin du Le Monde du Dehors avant la fin de cette propre histoire !
Les chapitres du Le Monde du Dehors sont disponibles ici.
Quant à ceux de La Manufacture de l’Onirie, retrouvez-les là.
(expérience n°4)
#User18
C’est une étrange forme flottante dans l’air. Elle se meut dans un mouvement irrégulier. Jamais le même. Je n’arrive pas à la décrire. Ça me voit. Ça se glisse près de mon bras. Ça m’effleure doucement comme un chat ronronnant.
J’hésite. Je tends malgré tout ma main…
Je crois toucher un son. Sauf que je ne l’entends pas par mes oreilles. Je le discerne à travers ma chair, mon sang. Comme si toutes mes cellules, toutes mes globules en ressentaient les moindres vibrations et les émettaient à leur tour à l’unisson.
Je discerne un piano au loin qui se rapproche. Cela fait longtemps… je tremble. Je visualise mes mains s’approcher de l’instrument. J’ose toucher du bout de mes doigts les touches blanches et noires. Je les ressens comme des souvenirs mais ils n’existent pas encore. Ils m’appellent. Ils n’attendent qu’à naître.
Ils réveillent au plus profond de moi ce que j’ai longtemps oublié. Ce que je pensais ne plus jamais retrouver. Alors j’appuie. Je sens un fil qui me rattache. J’appuie. Un deuxième rejoint le premier. J’appuie. En voilà trois. J’appuie, j’appuie, j’appuie… je me renoue à quelque chose que j’avais cassé au plus profond de moi. Les fils, devenus nombreux, deviennent des cordes. Ce qui était fragile ne l’est plus, ce qui était incertain ne fait plus place au doute. Je rejoue !
Vous entendez ?! Je rejoue !