CatégorieDes chimères

(témoignage n°17) – Priyanka

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Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !

(témoignage n°17)

Priyanka

« Quelque chose a changé depuis hier. De l’intuition féminine ? Absolument pas. Je n’ai jamais cru à ces conneries. Il existe des petites choses à peine perceptibles qui me mettent la puce à l’oreille. Déjà, chaque matin, Margaux a pour habitude de passer devant ma zone et de me dire bonjour. Là, rien. Je m’étais dit qu’elle n’avait pas fait exprès ou qu’elle devait être débordée, ça arrive. Oui. Peut-être… mais j’ai trouvé qu’elle avait une mine assez grave et qu’elle marchait assez rapidement. Ensuite, à la réunion du Conseil, que l’on organise avant l’heure du déjeuner, il n’y avait qu’Erwan et moi : Raphaël n’était pas là. Erwan ne sut pas les raisons de son absence mais avait tenté un début d’explications : « C’est le seul médecin de la Grotte. Il a sans doute plus de patients aujourd’hui. » Oui. Peut-être… mais pourquoi alors je l’ai vu passer dans l’après-midi accompagné de Yan, qui est en quelque sorte le soldat d’élite de la Grotte ? Surtout, vers la fin de journée, j’ai vu deux femmes chuchoter entre elles, inquiètes. Elles avaient peut-être des informations à ne garder qu’entre elles. Peut-être… mais ça commence à faire beaucoup de peut-être. »

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Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire La Manufacture de l’Onirie de la série Chimères qui comprend une autre histoire : Le Monde du Dehors. Si les deux peuvent se lire indépendamment, il est conseillé de découvrir la fin du Le Monde du Dehors avant la fin de cette propre histoire !

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#OCD124 : Putain, #user7 ferait mieux de payer un supplément s’il veut du temps en plus dans son Expérience ! Il commence à nous les casser !

#OCD321 : Ok, je vais créer une alerte le concernant mais on a plus important, on nous a ouvert trois incident concernant les dernières Expériences.

#OCD124 : Ha bon ? Lesquels ?

#OCD321 : Ceux de #user22, #user18 et #user7. Ce dernier est furax, il était en train de présenter son projet immobilier à un élu.

#OCD124 : Merde.

#OCD321 : Tu l’as dit. #user7 nous a bien fait savoir que tout devait se déroulait impec lors de sa prochaine Expérience car il vient avec du monde.

#OCD124 : Ok, il s’est passé quoi exactement ?

#OCD321 : Pour #user22, rien de bien méchant, c’est seulement une porte qui a changé de couleur, on devrait pouvoir rectifier rapidement. Pour #user7, il aurait entendu avec le maire comme un bruit étouffé, je ne vois pas encore quelle ligne du codage aurait pu faire causer ce truc mais ça, ça va encore. Non le plus important c’est l’incident ouvert par #user18 qui dit avoir ressenti comme de l’électricité mais physiquement. On met un red flag sur ce dernier cas et on le traite ASAP sinon le Service des Risques va nous tomber dessus.

#OCD124 : Ok, je vois ça maintenant. Sinon, d’autres incidents ?

#OCD321 : Non, rien d’autres mais j’en veux pas voir d’autres.

#OCD124 : Ok, ça me prendre plusieurs jours mais je vais relire le Code dans son intégralité.

(témoignage n°16) – Yann

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(témoignage n°16)

Yann

« On m’a mis dans la confidence. J’ai vu la morte. C’était Margaux. Elle était discrète. Une femme sans histoire. On m’a demandé si j’avais des soupçons, j’ai dit non. Je ne comprends pas et je m’en veux. La violence a été exprimée et je n’ai rien pu faire pour l’empêcher. Je suis censé être l’arme du Groupe. Une arme que l’on n’utilise pas. Je devais tout faire pour éviter l’irréparable. J’aurais dû entendre les phrases qui n’allaient pas. J’aurais dû voir les gestes qui ne collaient pas. J’aurais dû y déceler le moindre signe, depuis bien longtemps.  Je me sens utile à l’inutile. Je dois désormais faire face à ma propre violence. Je le ferai. Je combattrai ma colère intérieure. Ce n’est que le temps de quelques heures. Ensuite, ce sera l’heure de la réponse. Il faudra en donner une. Ne rien faire, c’est accepter ce qui a été fait. Ne rien faire, c’est accepter la fin prochaine de la Grotte. Et je suis son arme. Cela ne doit plus se reproduire. Plus jamais. »

(expérience n°15) – #User7

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(expérience n°15)

#User7

La Five Towers se tient devant nous, toute fière, prête à être conçue dans le monde réel. Je me tiens droit comme un i, une main dans la poche pour me montrer décontracté à côté de Monsieur le Maire, même si, à l’intérieur, je bouillonne et que je sens quelques gouttes de sueur couler dans mon dos. Je souris à mon interlocuteur qui est, à mon plus grand soulagement, émerveillé :

– C’est incroyable ! s’exclama-t-il. Ces tours sont de pures merveilles ! Je les trouvais déjà magnifiques sur les plans, mais pouvoir les voir par moi-même, sous tous leurs angles et dans toutes leurs dimensions, avec les espaces verts, les arbres, le soleil, les oiseaux… et même sous une musique de fond… c’est tout simplement de la magie !

Je me détends réellement. Je sais désormais que c’est plié.

– Et encore, sans vouloir me jeter des fleurs, Monsieur le Maire, vous n’avez encore rien vu !

Je claque des doigts. Nous nous retrouvons instantanément au septième étage de la première tour.

– Co… comment vous avez fait ? balbutie l’élu.

– Rien de bien compliqué, lui expliquai-je. Je dispose dans cet espace virtuel de tous les droits. Il suffit de nous penser à un endroit précis dans ledit espace pour nous y retrouver aussitôt. On peut naturellement marcher, et nous le ferons certainement pour que vous puissiez vous rendre compte de la taille réelle du projet. Cependant, je voulais vous montrer l’intérieur de l’un des buildings par surprise. J’espère que je ne vous ai pas trop bousculé par maladresse…

– Oh non non ! reprit le maire toujours aussi enjoué. J’ai été un peu surpris, voilà tout ! Nous sommes dans les bureaux, c’est bien cela ?

– Oui ! Et, comme vous le savez, nous projetons de livrer l’ensemble meublé ! Nous avons imaginé un mobilier exceptionnel digne de notre ère, avec ces matériaux écologiques entièrement issus du recyclage !

– Ha ! Formidable ! Tout bonnement formidable ! Pourriez-vous me montrer les appartements de luxe au dernier étage ?

– Bien sûr !

Je claque à nouveau des doigts. Nous nous retrouvons dans un magnifique salon, composé de marbre, entièrement connecté à ses appareils : télévision, enceintes, lustre, horloge… tout y passe. Je l’invite à s’asseoir sur le sofa moelleux avec vue dans les cieux.

– Je n’en reviens pas ! dit-il. Je… je n’ai pas les mots. C’est exactement ça qu’il nous faut !

Un bruit sourd se fit entendre. L’officier de la ville leva un sourcil.

– Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il.

– Oh, ça ? Ce n’est rien ! C’est parce que les Oniric Content Designer sont en train de mettre à jour l’Expérience ! Je vous propose d’ailleurs de revenir plus longuement d’ici quelques jours avec votre service de l’urbanisme, si cela vous convient !

– Oh oui oui ! J’ai hâte de leur montrer ! Ils vont être bouche bée !

Je lance la déconnexion. Le décor fond progressivement autour de nous. Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter. J’avais forcément menti.

Bordel… c’était quoi ça ?

(témoignage n°15) – Raphaël

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(témoignage n°15)

Raphaël

« Ils m’avaient rapporté son corps dans la plus grande discrétion. L’emmener jusque dans l’endroit le plus reculé de la Grotte ne fut pas une mince affaire : il a fallu éviter les galeries occupées et prendre ainsi les couloirs souterrains les plus étroits. Par deux fois, ils avaient bien cru trébucher avec la morte sur eux. Isabelle avait naturellement prévenu Seb, le second Dirigeant, de la situation. Celui-ci n’avait rien laissé transparaitre et avait aussitôt donné les ordres : vous emmenez le cadavre chez Raphaël et pas un pipe mot aux autres ! Nous étions huit à le savoir : Ceux qui étaient dehors (Isabelle et son équipe de trois), les deux qui gardaient l’entrée de la Grotte, Seb et moi. Huit, ça fait beaucoup pour un secret. Seb devait bien le savoir que ce n’était qu’une question de temps avant que toutes les Bêtes Baissées ne l’apprennent. Le diagnostic a été simple à faire : Margaux a reçu de multiples coups de couteaux dans le ventre, et de manière violente. Vu la profondeur des plaies, la lame devait être plutôt longue. Ce n’était pas un couteau qu’on avait l’habitude de voir. Il ne s’agissait donc pas de l’une de nos armes confectionnées par nos soins. Cela ne voulait pas dire pour autant qu’elle n’appartenait pas à l’un d’entre nous. Il allait falloir se montrer prudent. Très prudent. »

 

(expérience n°14) – #User18

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(expérience n°14)

#User18

Dans ces moments magiques, je retrouve au bout des doigts mon grand ami que je croyais jamais perdu à jamais. Voilà des années que je ne pouvais plus faire de la musique. La machine à faire jouer des notes avait été littéralement cassée par les ombres de ma vie. Elles s’étaient donné  rendez-vous, nombreuses, à un carrefour de mon existence, pour s’approprier ce que j’avais de plus précieux au monde. Les ténèbres avaient eu raison de ma création artistique et je fus incapable de faire sortir quoi que ce soit de mon piano.

Il a fallu que mes proches et amis se cotisent et m’invitent, presque de force, à emprunter l’une des Capsules « pour réveiller mes sens », « pour te redonner le goût de ce plat qui te manque tant », « pour te retrouver ».

C’est bizarre, ces Capsules. C’est grand, c’est blanc, c’est ovale, et c’est rempli de fils. Mais avant même de rentrer, tu as au moins une semaine d’analyses. On te pique ton sang, ta salive, tes urines, et même tes excréments. On te scanne de la tête aux pieds, on regarde tes os, tes organes, tes muscles. On scrute tes yeux, ta bouche, tes oreilles. On vérifie tes réactions, tes réflexes, mais aussi ta santé mentale par des questions qui paraissent simples mais dont les réponses disent beaucoup de toi.

– Ne vous en faites pas, m’avez informé un responsable de la Manufacture. Toutes les informations vous concernant sont protégées dans un dossier sécurisé à travers de performants serveurs éparpillés dans le pays et dont leur emplacement est tenu secret. Aucun vol, aucun piratage, n’est possible.  Vos données sont également soumises de manière stricte à la réglementation sur la protection des données et vous avez, comme n’importe quel utilisateur, des droits dessus. Je sais que vous avez une certaine appréhension mais croyez en mon expérience, nous vous ferons retrouver ce que vous avez perdu. Nous avons beaucoup travaillé pour arriver à ce but.

C’est là que j’ai su que la Manufacture de l’Onirie proposait diverses formules, allant de la plus simple, consistant à faire vivre des scenarii standards sans aucune personnalisation, la plus plébiscitée pour son prix assez abordable, à plus complexe, consistant à faire travailler toute une équipe tout un temps pour apporter ce qu’on attendait d’elle. La formule Platinium. On disait qu’elle était préalablement vérifiée et validée par le Président de la Manufacture en personne. C’était l’option la plus onéreuse et, pourtant, c’est ce que mon entourage m’avait offert pour mes quarante ans. Ils avaient tous donné généreusement dans le plus grand des secrets, car ils étaient malheureux de me voir dans cet état. Et je ne les remercierai jamais.

Après tous ces examens, après tout ce travail d’ingénieur, on te fait alors rentrer dans cette fameuse Capsule. On te connecte de partout avec des aiguilles puis, plusieurs commandes complexes plus tard, un ordinateur puissant te propulse au milieu des rêves. De ton rêve.

C’est la cinquième fois que je reviens ici et, dans le même temps, je n’en reviens toujours pas. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment la science peut me faire retrouver mon art. D’ailleurs, je sens depuis peu comme des fourmillements dans les mains. Une sorte d’électricité malsaine. Quelque chose me dérange.

(témoignage n°14) – Isabelle

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(témoignage n°14)

Isabelle

« Les jours se sont écoulés paisiblement dans la Grotte. Mes nuits en dehors, également. Celles où nous chassons en petit groupe pour trouver tout ce qui pourrait subvenir à nos besoins. Ce fut un temps prospère. Je ne pouvais pas dire que j’étais heureuse, qui peut l’être dans un monde apocalyptique ?- mais j’avais retrouvé un sentiment de stabilité et de sécurité. Je pouvais faire confiance à la communauté et la communauté me faisait confiance. C’était gagnant-gagnant. Nous avions suffisamment à manger pour plusieurs mois. Nous avions également récupéré assez de vêtements et de médicaments pour ne pas trop nous inquiéter. On commençait à trouver nos habitudes, à rentrer dans une routine. Et c’est de ça que nous en avions besoin : d’un quotidien. Celui de se réveiller et de s’occuper des tâches organisées en avance, surmontables et contrôlées, donnant un sens et une utilité à notre existence. De savoir que nous sommes entourés et qu’ensemble nous pouvons aller de l’avant. Imaginez-moi dehors, toute seule ! Aurais-je survécu ? Une semaine tout au mieux. Mais depuis ce soir-là, tout a changé. Dieu (s’il n’est pas mort avec la plupart de ses créations) ! Pourquoi a-t-il fallu que nous décidions de rentrer dans la Ville par un autre chemin ? De prendre un sentier que nous ne connaissions pas alors que nous avions notre trajectoire habituelle ? Par curiosité. Pour voir si c’était plus rapide. Plus simple. Nous ne pouvions pas savoir… Non. Nous ne pouvions pas savoir que nous allions tomber sur un corps. Une femme. Elle était sur le ventre. Elle ne bougeait pas. Nous sommes venus aussitôt à son secours. Je me souviens de nos oreilles qui espéraient en vain entendre une respiration. De nos doigts qui touchaient sa gorge et sa poignée pour trouver les battements de son cœur. Son corps était chaud, nous avions espoir ! Mais nous n’avions rien entendu. Nous n’avions rien senti. Elle était morte. Et depuis peu de temps. Nous aurions dû être là quelques instants plus tôt. Ou alors, prendre la route que nous connaissions et ne jamais tomber sur elle, car, en la retournant, nous avons découvert que c’était l’une des nôtres et qu’elle était morte de façon très suspecte. »

(expérience n°13) – #User22

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(expérience n°13)

#User22

J’ai toujours dans les mains ces roses que tu chéris tant.

Je suis encore devant la porte… tiens, elle est rose ? N’était-elle pas bleue la dernière fois ? Peu importe. Je frappe doucement, puis je rentre.

Tu es toujours là, dans ce lit, entouré de tous ces oreillers aux couleurs irréelles.

Je te contemple de nouveau… comme tu es belle !

J’aurais pu reproduire comme souvenir notre première rencontre, tu te souviens ? Bien sûr que tu t’en souviens ! Il pleuvait, tu as glissé, je suis venu te relever. C’était l’accident bête mais un accident merveilleux pour nous deux. Je sais ce que tu vas me dire : on n’a pas fait dans l’originalité ! Non, nous, on a simplement recopié les films à l’eau de rose. Seulement voilà, la fin, nous n’avons pas eu la même que dans ces œuvres-là.

Pourquoi a-t-il fallu que la maladie t’emporte ? Pourquoi je n’arrive toujours pas à faire mon deuil ? Pourquoi je dois reproduire cette scène, celle où je découvre que tu m’as quitté ?

Et ton odeur qui continue de m’envouter le cœur. Et ton regard bloqué à jamais sur la fenêtre de la chambre.

Mais je reste là et te regarde. Quelque chose me retient. Peut-être que c’est toi ? Peut-être que c’était juste pour me faire une blague et que tu vas te réveiller, te relever, me prendre dans tes bras et m’embrasser ?

Je le souhaite tellement.

Tellement…

(témoignage n°13) – Baptiste

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(témoignage n°13)

Baptiste

« Ca y est… le Conseil a rédigé un code. Rien à voir avec les codes qu’on avait connus dans le monde d’avant, mais, au moins, nous pouvons désormais nous baser sur un socle en cas de différend entre Têtes Baissées. Il s’agit plutôt de règles de bonne conduite, des choses qui, à mon sens, me paraissent évidentes à respecter. Les règles sont surtout pénales. On a du « Tu n’infligeras aucun mal à ton prochain », du « Tu ne disposeras d’une arme que pour te défendre et/ou défendre la Grotte » ; ou encore du « Tu bénéficieras de la présomption d’innocence ». Il y avait aussi quelques règles civiles, que je passe pour ne pas gâcher le papier rare de ton carnet. C’est normal d’avoir beaucoup de pénal quand on vit dans un monde de chaos et de désolation : le moins que l’on puisse faire c’est de maintenir un ilot de paix et d’ordre. Espérons qu’on y arrivera avec le Code. Oui, il s’appelle tout bêtement « le Code ». Ils étaient venus me voir, Seb et Isabelle, et ils m’avaient demandé de le rédiger. J’avais refusé en leur disant que je ne pouvais pas juger des Têtes Baissées sur la base de règles écrites de mes propres mains. Il fallait respecter Montesquieu avec la séparation des pouvoirs. Je leur ai suggéré de désigner les membres du Conseil, à savoir Priyanka, Raphaël et Erwan, comme législateurs. Ainsi, le Code serait mieux accepté de tous. Sur le moment, les Dirigeants m’ont sans doute considéré comme un connard intellectuel prétentieux mais ils ont compris qu’il était nécessaire de procéder ainsi. Je leur ai toutefois soufflé quelques idées, comme d’écrire des règles simples et courtes comme des commandements sacrés. Si nul n’est censé ignorer la loi, encore faut-il que celle-ci soit accessible et donc intelligible. Ce qui n’était pas souvent le cas dans le monde d’avant. J’ai relu le Code et, même si j’ai grimacé sur une ou deux dispositions, il me semble bon dans son ensemble. On avait écrit les règles en belles règles sur un grand mur d’une des cavités. On a pensé que cet endroit pourrait servir pour le Conseil, puis, pour moi s’il fallait mettre en place un tribunal. On a fait lire les règles à chacun des membres. On les a tous fait passer un par un et on leur a demandé, avec le ton le plus sérieux du monde, de les lire entièrement. On les a même énoncées oralement aux deux ou trois qui ne savaient pas lire. Je me sens personnellement mieux depuis la création du Code. Le droit, ça m’a toujours apaisé. »

(expérience n°12) – #User34

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(expérience n°12)

#User34

Ma nuit, elle est toujours aussi éclairée. Ma lune, elle est toujours aussi belle. Je contemple l’espace intersidéral, cette beauté visuelle et sensorielle basée sur des centaines de milliers de lignes de codes plantées dans des serveurs.  Qui aurait pensé que du cryptage en naîtrait de la poésie ?

J’attrape un morceau de ces étoiles, que je peux prendre à pleine main, car ici elles sont gazeuses sans vraiment l’être, et je décide, comme ça, de la croquer… elle a le même goût que ma tablette de chocolat préférée ! Comment se fait-il ?

Ça me questionne. Comment les Oniric Content Designers ont-ils su mon penchant pour ce type de sucrerie ? Il avait beau y avoir des centaines de questions, je ne leur avais pas donné cette information lors du remplissage du questionnaire ! Au niveau du respect de la réglementation de la protection des données, on reste dans la limite…

Je me souviens d’une prise de sang au laboratoire. Une belle, d’ailleurs. J’ai eu l’impression qu’ils m’ont prélevé au moins un litre. « Nous devons vérifier que votre organisme soit compatible avec nos Capsules », qu’ils disaient. Si ça se trouve… ce n’est pas que pour ça.

Je m’inquiète un peu mais, pour le moment, je profite de ce moment onirique rien qu’à moi. C’est qu’un temps ici fait plutôt mal à mon porte-monnaie. Heureusement, mon activité artistique me rapporte suffisamment pour ne pas me soucier de ce côté-là !

Enrím

Cosmonaute vagabond dans l'espace rêvé, j'essaie tant bien que mal de matérialiser tout cet imaginaire qui me traverse.

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