CatégorieLa Manufacture de l’Onirie

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Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire La Manufacture de l’Onirie de la série Chimères qui comprend une autre histoire : Le Monde du Dehors. Si les deux peuvent se lire indépendamment, il est conseillé de découvrir la fin du Le Monde du Dehors avant la fin de cette propre histoire !

Les chapitres du Le Monde du Dehors sont disponibles ici.
Quant à ceux de La Manufacture de l’Onirie, retrouvez-les .

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#OCD124 : Putain, #user7 ferait mieux de payer un supplément s’il veut du temps en plus dans son Expérience ! Il commence à nous les casser !

#OCD321 : Ok, je vais créer une alerte le concernant mais on a plus important, on nous a ouvert trois incident concernant les dernières Expériences.

#OCD124 : Ha bon ? Lesquels ?

#OCD321 : Ceux de #user22, #user18 et #user7. Ce dernier est furax, il était en train de présenter son projet immobilier à un élu.

#OCD124 : Merde.

#OCD321 : Tu l’as dit. #user7 nous a bien fait savoir que tout devait se déroulait impec lors de sa prochaine Expérience car il vient avec du monde.

#OCD124 : Ok, il s’est passé quoi exactement ?

#OCD321 : Pour #user22, rien de bien méchant, c’est seulement une porte qui a changé de couleur, on devrait pouvoir rectifier rapidement. Pour #user7, il aurait entendu avec le maire comme un bruit étouffé, je ne vois pas encore quelle ligne du codage aurait pu faire causer ce truc mais ça, ça va encore. Non le plus important c’est l’incident ouvert par #user18 qui dit avoir ressenti comme de l’électricité mais physiquement. On met un red flag sur ce dernier cas et on le traite ASAP sinon le Service des Risques va nous tomber dessus.

#OCD124 : Ok, je vois ça maintenant. Sinon, d’autres incidents ?

#OCD321 : Non, rien d’autres mais j’en veux pas voir d’autres.

#OCD124 : Ok, ça me prendre plusieurs jours mais je vais relire le Code dans son intégralité.

(expérience n°15) – #User7

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(expérience n°15)

#User7

La Five Towers se tient devant nous, toute fière, prête à être conçue dans le monde réel. Je me tiens droit comme un i, une main dans la poche pour me montrer décontracté à côté de Monsieur le Maire, même si, à l’intérieur, je bouillonne et que je sens quelques gouttes de sueur couler dans mon dos. Je souris à mon interlocuteur qui est, à mon plus grand soulagement, émerveillé :

– C’est incroyable ! s’exclama-t-il. Ces tours sont de pures merveilles ! Je les trouvais déjà magnifiques sur les plans, mais pouvoir les voir par moi-même, sous tous leurs angles et dans toutes leurs dimensions, avec les espaces verts, les arbres, le soleil, les oiseaux… et même sous une musique de fond… c’est tout simplement de la magie !

Je me détends réellement. Je sais désormais que c’est plié.

– Et encore, sans vouloir me jeter des fleurs, Monsieur le Maire, vous n’avez encore rien vu !

Je claque des doigts. Nous nous retrouvons instantanément au septième étage de la première tour.

– Co… comment vous avez fait ? balbutie l’élu.

– Rien de bien compliqué, lui expliquai-je. Je dispose dans cet espace virtuel de tous les droits. Il suffit de nous penser à un endroit précis dans ledit espace pour nous y retrouver aussitôt. On peut naturellement marcher, et nous le ferons certainement pour que vous puissiez vous rendre compte de la taille réelle du projet. Cependant, je voulais vous montrer l’intérieur de l’un des buildings par surprise. J’espère que je ne vous ai pas trop bousculé par maladresse…

– Oh non non ! reprit le maire toujours aussi enjoué. J’ai été un peu surpris, voilà tout ! Nous sommes dans les bureaux, c’est bien cela ?

– Oui ! Et, comme vous le savez, nous projetons de livrer l’ensemble meublé ! Nous avons imaginé un mobilier exceptionnel digne de notre ère, avec ces matériaux écologiques entièrement issus du recyclage !

– Ha ! Formidable ! Tout bonnement formidable ! Pourriez-vous me montrer les appartements de luxe au dernier étage ?

– Bien sûr !

Je claque à nouveau des doigts. Nous nous retrouvons dans un magnifique salon, composé de marbre, entièrement connecté à ses appareils : télévision, enceintes, lustre, horloge… tout y passe. Je l’invite à s’asseoir sur le sofa moelleux avec vue dans les cieux.

– Je n’en reviens pas ! dit-il. Je… je n’ai pas les mots. C’est exactement ça qu’il nous faut !

Un bruit sourd se fit entendre. L’officier de la ville leva un sourcil.

– Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il.

– Oh, ça ? Ce n’est rien ! C’est parce que les Oniric Content Designer sont en train de mettre à jour l’Expérience ! Je vous propose d’ailleurs de revenir plus longuement d’ici quelques jours avec votre service de l’urbanisme, si cela vous convient !

– Oh oui oui ! J’ai hâte de leur montrer ! Ils vont être bouche bée !

Je lance la déconnexion. Le décor fond progressivement autour de nous. Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter. J’avais forcément menti.

Bordel… c’était quoi ça ?

(expérience n°14) – #User18

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(expérience n°14)

#User18

Dans ces moments magiques, je retrouve au bout des doigts mon grand ami que je croyais jamais perdu à jamais. Voilà des années que je ne pouvais plus faire de la musique. La machine à faire jouer des notes avait été littéralement cassée par les ombres de ma vie. Elles s’étaient donné  rendez-vous, nombreuses, à un carrefour de mon existence, pour s’approprier ce que j’avais de plus précieux au monde. Les ténèbres avaient eu raison de ma création artistique et je fus incapable de faire sortir quoi que ce soit de mon piano.

Il a fallu que mes proches et amis se cotisent et m’invitent, presque de force, à emprunter l’une des Capsules « pour réveiller mes sens », « pour te redonner le goût de ce plat qui te manque tant », « pour te retrouver ».

C’est bizarre, ces Capsules. C’est grand, c’est blanc, c’est ovale, et c’est rempli de fils. Mais avant même de rentrer, tu as au moins une semaine d’analyses. On te pique ton sang, ta salive, tes urines, et même tes excréments. On te scanne de la tête aux pieds, on regarde tes os, tes organes, tes muscles. On scrute tes yeux, ta bouche, tes oreilles. On vérifie tes réactions, tes réflexes, mais aussi ta santé mentale par des questions qui paraissent simples mais dont les réponses disent beaucoup de toi.

– Ne vous en faites pas, m’avez informé un responsable de la Manufacture. Toutes les informations vous concernant sont protégées dans un dossier sécurisé à travers de performants serveurs éparpillés dans le pays et dont leur emplacement est tenu secret. Aucun vol, aucun piratage, n’est possible.  Vos données sont également soumises de manière stricte à la réglementation sur la protection des données et vous avez, comme n’importe quel utilisateur, des droits dessus. Je sais que vous avez une certaine appréhension mais croyez en mon expérience, nous vous ferons retrouver ce que vous avez perdu. Nous avons beaucoup travaillé pour arriver à ce but.

C’est là que j’ai su que la Manufacture de l’Onirie proposait diverses formules, allant de la plus simple, consistant à faire vivre des scenarii standards sans aucune personnalisation, la plus plébiscitée pour son prix assez abordable, à plus complexe, consistant à faire travailler toute une équipe tout un temps pour apporter ce qu’on attendait d’elle. La formule Platinium. On disait qu’elle était préalablement vérifiée et validée par le Président de la Manufacture en personne. C’était l’option la plus onéreuse et, pourtant, c’est ce que mon entourage m’avait offert pour mes quarante ans. Ils avaient tous donné généreusement dans le plus grand des secrets, car ils étaient malheureux de me voir dans cet état. Et je ne les remercierai jamais.

Après tous ces examens, après tout ce travail d’ingénieur, on te fait alors rentrer dans cette fameuse Capsule. On te connecte de partout avec des aiguilles puis, plusieurs commandes complexes plus tard, un ordinateur puissant te propulse au milieu des rêves. De ton rêve.

C’est la cinquième fois que je reviens ici et, dans le même temps, je n’en reviens toujours pas. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment la science peut me faire retrouver mon art. D’ailleurs, je sens depuis peu comme des fourmillements dans les mains. Une sorte d’électricité malsaine. Quelque chose me dérange.

(expérience n°13) – #User22

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(expérience n°13)

#User22

J’ai toujours dans les mains ces roses que tu chéris tant.

Je suis encore devant la porte… tiens, elle est rose ? N’était-elle pas bleue la dernière fois ? Peu importe. Je frappe doucement, puis je rentre.

Tu es toujours là, dans ce lit, entouré de tous ces oreillers aux couleurs irréelles.

Je te contemple de nouveau… comme tu es belle !

J’aurais pu reproduire comme souvenir notre première rencontre, tu te souviens ? Bien sûr que tu t’en souviens ! Il pleuvait, tu as glissé, je suis venu te relever. C’était l’accident bête mais un accident merveilleux pour nous deux. Je sais ce que tu vas me dire : on n’a pas fait dans l’originalité ! Non, nous, on a simplement recopié les films à l’eau de rose. Seulement voilà, la fin, nous n’avons pas eu la même que dans ces œuvres-là.

Pourquoi a-t-il fallu que la maladie t’emporte ? Pourquoi je n’arrive toujours pas à faire mon deuil ? Pourquoi je dois reproduire cette scène, celle où je découvre que tu m’as quitté ?

Et ton odeur qui continue de m’envouter le cœur. Et ton regard bloqué à jamais sur la fenêtre de la chambre.

Mais je reste là et te regarde. Quelque chose me retient. Peut-être que c’est toi ? Peut-être que c’était juste pour me faire une blague et que tu vas te réveiller, te relever, me prendre dans tes bras et m’embrasser ?

Je le souhaite tellement.

Tellement…

(expérience n°12) – #User34

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(expérience n°12)

#User34

Ma nuit, elle est toujours aussi éclairée. Ma lune, elle est toujours aussi belle. Je contemple l’espace intersidéral, cette beauté visuelle et sensorielle basée sur des centaines de milliers de lignes de codes plantées dans des serveurs.  Qui aurait pensé que du cryptage en naîtrait de la poésie ?

J’attrape un morceau de ces étoiles, que je peux prendre à pleine main, car ici elles sont gazeuses sans vraiment l’être, et je décide, comme ça, de la croquer… elle a le même goût que ma tablette de chocolat préférée ! Comment se fait-il ?

Ça me questionne. Comment les Oniric Content Designers ont-ils su mon penchant pour ce type de sucrerie ? Il avait beau y avoir des centaines de questions, je ne leur avais pas donné cette information lors du remplissage du questionnaire ! Au niveau du respect de la réglementation de la protection des données, on reste dans la limite…

Je me souviens d’une prise de sang au laboratoire. Une belle, d’ailleurs. J’ai eu l’impression qu’ils m’ont prélevé au moins un litre. « Nous devons vérifier que votre organisme soit compatible avec nos Capsules », qu’ils disaient. Si ça se trouve… ce n’est pas que pour ça.

Je m’inquiète un peu mais, pour le moment, je profite de ce moment onirique rien qu’à moi. C’est qu’un temps ici fait plutôt mal à mon porte-monnaie. Heureusement, mon activité artistique me rapporte suffisamment pour ne pas me soucier de ce côté-là !

(expérience n°11) – #User12

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(expérience n°11)

#User12

– T’aimes bien la soirée ?

– Ouais mais la musique me gave un peu…

– Ça te dit qu’on prenne l’air ?

Je n’ai pas le temps de répondre qu’il me prend la main. La chaleur de ses doigts me donne le frisson. Il m’emmène.

Je sais que ce n’est pas la première fois que je viens ici. Je revis pour la cinquième fois la même chose au geste près. Je l’ai vu danser comme personne d’autre ne sait faire, encore et en corps. La même chorégraphie. Aussi étrange que magnifique. Je commence à croire que si je n’arrive pas à saisir ce qu’il a fait c’est parce qu’il l’a complètement improvisé. Il a laissé sa chaire prendre le pas et son esprit l’a accepté.

Je vois de nouveau son dos. J’ai encore envie de tendre ma main, de la faire glisser du haut de ses épaules, suivre le long de sa colonne vertébrale… mais je ne le fais pas. Je ne veux pas dénaturer ce moment que j’ai vécu au réel.

De retour à l’extérieur, dans le non-bruit du non-jour, avec pour seules amies les boules de lumières au-dessus de nos têtes. Il remet en place son manteau. Les flocons passent entre lui et moi. Je me chronomètre… voilà, je vais vers lui. Je l’embrasse. Il répond à mon appel.

Qu’on nous fige, qu’on nous fige, qu’on nous fige…

– C’est l’heure ! répond la même personne dans son micro.

Tout part de nouveau en vrille. L’homme de ma vie devient un chewing-gum vivant. Ma colère revient.

– Non ! Je suis un fidèle des lieux ! Donnez-moi du temps supplémentaire.

– Votre forfait ne l’autorise pas, me répond-on froidement.

Tout s’efface.

De nouveau.

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#OCD321 : L’autre qui se prend pour un piaf… c’est fou ce que les gens font avec les Capsules.

#OCD124 : Beaucoup d’Users aiment devenir des animaux le temps des expériences. Il y en a un, l’autre jour, il était un loup.

#OCD321 : Encore, ce genre de souhait ça va mais l’autre gars… une partouze ! C’est le premier que je gère.

#OCD124 : Oui tu parles de l’#User69… Ils sont de plus en plus nombreux à prendre le « Pack Erotic ». On n’en fait pas trop la pub pour ne pas heurter le grand public mais il se vend comme des petits pains…

#OCD321 : #User69… il a bien choisi son nombre ! Mais cette semaine, les Users c’était quand même quelque chose ! La mère qui replonge dans son passé pour retrouver sa famille au grand complet… j’en ai chialé !

#OCD124 : Tu dois parler de #User31… j’ai vu son programme passer mais je n’ai pas regardé l’enregistrement… quand c’est dans le sentimental ça me dérange.

#OCD321 : Tu sais pourtant qu’on est obligé de tous les passer en revue.

#OCD124 : Pour vérifier que le Code fonctionne et s’il n’y a pas lieu de le rectifier ou de le renforcer… j’ai eu la même formation que toi !

#OCD321 : Oh ça va pardon je voulais pas te heurter ! Bref. Je t’écris à propos de l’#User97.

#OCD124 : Attend je ne les connais pas tous pas cœur… tu parles de la petite fille ?

#OCD321 : Voilà. Son père est venu nous voir, il veut savoir si on peut programmer douze séances pour sa petite chérie.

#OCD124 : Douze ?! T’es sûr ?! C’est une gamine !

#OCD321 : Hé ho t’es du Service des Risques ? Je vais les contacter, t’en fais pas, protocole oblige ! Mais je veux savoir si c’est possible. Puis vu la demande, le Service Commercial voudrait lancer un nouveau pack pour les enfants : le « Pack Rainbow »… le CEO a déjà donné son aval.

#OCD124 : Tu aurais dû commencer par là. Si le CEO a donné son accord, je me lance demain en priority one sur le Code pour les prochaines Expériences de l’#User97.

#OCD321 : Tu comprends vite. C’est pour ça que j’aime collaborer avec toi ! Je te dis à demain.

#OCD124 : C’est ça, à demain.

(expérience n°10) – #User97

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(expérience n°10)

#User97

Papa c’est le plus beau des papas ! Mon cadeau, c’est mon pays rien qu’à moi ! Les nuages ici ils sont plus rigolos car ils sont roses et même que, quand on croque dedans, ça a le goût de la barbe à papa ! Mais je sais pas pourquoi ça s’appelle comme ça alors que bah mon papa sa barbe elle n’est pas rose et ça se mange pas !

Mais c’est pas grave parce qu’entre les barbes à papa il y a des arcs-en-ciel et que même je peux marcher dessus ça fait « clink clink » comme avec la princesse que je vois chaque matin à la télé avant l’école !

Là-haut le ciel est rigolo car le soleil il a la même tête que maman et qu’il sourit tout le temps ! Puis je vois en bas et j’ai même pas peur ! Il y a des licornes et il y en a un qui vole vers moi ! Je l’appelle « Nuit » car il est tout étoilé !

Et là-bas il y a une grosse montagne avec de la crème dessus et une cerise dessus, et là-bas il y a des oiseaux qui chantent ma chanson préférée !

C’est trop bien ici je veux jamais partir hein papa qu’on reviendra hein papa tu me promets hein papa ?!

(expérience n°9) – #User31

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(expérience n°9)

#User69

Le printemps est joli en cette année.

Jérôme nous prépare dans le jardin de notre belle maison de famille un barbecue dont lui seul en a le secret. Il pose, tout fier, ses morceaux de viande, les meilleurs au monde selon lui.

Nos enfants jouent ensemble. Pierre semble un peu trop embêter sa sœur, s’il continue, j’irai lui dire deux mots, mais pour le moment, je profite.

Pas des rayons du soleil qui me réchauffent doucement la peau, ni de la légère brisque qui danse dans mes cheveux, ni même de cette musique lointaine jouée chez l’un des voisins…

Jérôme s’assure de la cuisson comme si sa vie en dépendait. Je souris : son expression dans les tâches même les plus quotidiennes m’avait toujours amusée.

Pierre a fini par laisser tranquille Sophie qui s’amuse à arracher des marguerites. Je la laisse faire mais je la guette du coin de l’œil. Si elle touche aux tulipes, ça va être une autre histoire mais, pour le moment, je tire profit.

Pas de cette odeur appétissante qui me vient au nez, ni de cette pie qui vient de se poser non loin et qui espère profiter lui aussi de ce repas, ni de ce livre que je tiens entre mes mains…

Jérôme a retourné la volaille et la cochonnaille. Il sifflote un air que j’avais l’habitude d’entendre.

Je sens que des petites mains me tirent la robe. Je baisse la tête.

– Pourquoi tu pleures maman ? me demande Sophie.

Je la regarde comme jamais puis, l’espace d’une seconde, les réflexes me reviennent :

– Ce n’est rien mon cœur, lui dis-je en lui faisant un bisou sur le front. C’est la fumée qui me pique les yeux…

Ma fille repart s’amuser dans l’herbe.

Je n’ai pas vraiment menti : c’est la fumée de mon passé qui passe devant moi. Celui dans lequel je n’ai pas encore divorcé. Celui dans lequel mes enfants n’ont pas encore fait leur vie loin de moi.

Le printemps est joli en cette année… mille neuf cent quatre-vingt-quinze.

(expérience n°8) – #User69

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(expérience n°8)

#User69

Je termine à peine un long baiser langoureux qu’une autre bouche s’offre à la mienne. Je sens des mains, douces et puissantes, me toucher de partout, même à des zones très sensibles…

Tout n’est que soupirs et gémissements dans ce labyrinthe sombre. Une musique entrainante, régulière, parfois saccadée de notes graves, nous met dans l’ambiance, même si les invités de ces lieux ont trouvé par eux-mêmes le rythme qu’ils souhaitaient donner aux autres.

Je me sens terriblement bien. Je navigue de corps en corps, caresse la surface de cette mer d’hommes offerts qui ne demande qu’à être approfondie.

Les chairs se présentent sous toutes ses formes. Leurs porteurs s’acceptent avec bienveillance et prennent là où les envies les emportent.

C’est ma première expérience sexuelle en mode virtuel. Un ami habitué m’en avait parlé mais je n’étais pas trop partant. Je craignais que cela soit trop chimère, un amour de seconde zone, un peu comme se soulager avec un jouet plutôt qu’avec un autre homme. Puis, à force de m’en parler, je me suis laissé convaincre, et je suis monté dans une de ces Capsules.

Les sensations sont incroyables. C’est comme si j’étais vraiment là-bas avec tous ces garçons qui attendent la même chose que moi. Je les sens et les saisis comme s’ils étaient réellement avec moi. Le détail de leur physique me surprend : ils sont exactement comme ils sont dans la « vraie » vie.

Pour ces moments de partage d’instincts primaires, il existe une réglementation particulière. Il est par exemple impossible de concevoir quoi que ce soit ici, si ce n’est de matérialiser certains objets déjà imaginés par les Oniric Content Designers, payants bien sûr. Aussi, on doit obligatoirement se présenter sous notre réelle apparence pour éviter de tromper l’autre et qu’il se sente trahi ! Sinon, dans les pratiques, on pouvait faire tout ce qu’on voulait dans la limite du raisonnable, tant que l’on ne blessait pas trop sérieusement…

Ce qui est surtout incroyable pour moi, c’est de pouvoir me mélanger avec d’autres hommes venus des quatre coins du monde, d’avoir cette diversité que je n’aurais sans doute pas eu en vrai. Je ressens tout. Je vis tout. Je le dis avec un peu de honte : je n’ai jamais ressenti un tel orgasme.

Enrím

Cosmonaute vagabond dans l'espace rêvé, j'essaie tant bien que mal de matérialiser tout cet imaginaire qui me traverse.

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