Papillons de nuit irradiés, trainée de mouvements phosphorescents dans l’air, j’entends le battement de vos ailes vertes. Tchernobyl nocturne en voyage.
Dans les abîmes du ciel éclairé, partez pour moi. Volez ma liberté. Dispersez-la dans le monde, on la retrouvera par petits bouts, chauds ou glacés, secs ou mouillés, intacts ou écorchés, mais libres malgré tout. Il faut bien que d’autres puissent goûter ce que je ne peux mettre en bouche. Savourez pour moi ce plat merveilleux.
En attendant de la retrouver, créatures merveilleuses, prenez-la avec vos petites pattes soignées. Puis, partez. Plus vous irez loin et plus je me sentirai près de vous. C’est ce genre de choses qu’on perd pour mieux les retrouver.