De l’eau qui monte

D

Ce n’est rien, c’est juste de l’eau qui monte. De la flotte froide dégueulasse qui me prend les pieds qui frissonnent à son contact. C’est drôle, je patauge, ça me rappelle le p’tit bain de mon enfance à la piscine municipale, un beau moment d’appréhensions. Tu vois, il est des choses qui ne changent pas.

Le liquide qui arrive aux chevilles, ça permet de mettre des coups dans le dedans qui traverse, on ne sent rien mais ça fait du bien, on déverse sa colère quand on ne veut pas le comprendre dans du transparent, et ça se perd dans la matière qui tangue.

Le bleu qui ondule aux cuisses, c’est bien, c’est un bel exercice pour les jambes, ça me prépare aux Jeux olympiques mondiaux à une personne dans ma tête.

Les milliers de gouttes qui touchent le niveau de la ceinture, ha, les petites coquines ! Elles veulent jouer avec moi à un jeu dangereux et, hé… ! Pourquoi pas ?! Il est plus de minuit, le crime est permis…

La pluie interne cache désormais mon ventre, oh… merci, il ne fallait pas, vraiment ! Je peux faire croire à qui le veut qu’il se cache dans le trouble une musculature à faire pâlir tous les Dieux !

La mer imaginaire qui recouvre mon torse, oh quel dommage ! J’aimais bien cette partie-là. Maintenant, ma forêt de poils va connaître autre chose que le grand air.

Ce n’est rien, je te dis ! C’est juste de l’eau qui monte jusqu’au cou.

Enrím

Cosmonaute vagabond dans l'espace rêvé, j'essaie tant bien que mal de matérialiser tout cet imaginaire qui me traverse.

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