Chimères II : La Manufacture de l’Onirie

C

(expérience n°16)

#User42

Le Spritz tourne délicieusement dans ma main. Sa couleur orange en ressort plus belle à la lumière du jour. Son goût, lui, est le même qu’un vrai… je le trouve même meilleur.

C’est incroyable ce que la Science peut faire ! D’un environnement complétement fictif, ils arrivent à faire croire à mon cerveau que tout ça est réel. Pourtant, je ne bois rien du tout. Je ne me suis même pas allongée peinarde sur mon transat à côté de l’ancienne demeure de campagne de mes parents. Je suis en réalité enfermée dans un cocon gris, branchée de partout. Je suis un authentique sapin de Noël enterré… et dire que je suis claustrophobe !

Cependant, une fois projetée dans mon rêve construit de toutes pièces, je me sens à l’air libre. Je ressens même l’odeur des pins de mes dix ans… c’est stupéfiant. Je peux bronzer en toute tranquillité sans prendre de coup de Soleil. Car oui, naturellement, j’ai banni tous les mauvais côtés : ici, pas d’ultraviolets ni même de bêbêtes ! Mes rêvacances sont Made In Mélissa !

Je souris puis reprends un peu de mon Spritz… que je recrache violemment. Je m’assois soudainement, toute tremblante. Je le regarde attentivement… il est toujours orange et a l’air toujours aussi bon. Rien ne semble avoir changé. Pourtant, je ne suis pas folle : il venait d’avoir le goût du sang !

Enrím

Cosmonaute vagabond dans l'espace rêvé, j'essaie tant bien que mal de matérialiser tout cet imaginaire qui me traverse.

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