CatégorieLe Monde du Dehors

(témoignage n°17) – Priyanka

(

Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !

(témoignage n°17)

Priyanka

« Quelque chose a changé depuis hier. De l’intuition féminine ? Absolument pas. Je n’ai jamais cru à ces conneries. Il existe des petites choses à peine perceptibles qui me mettent la puce à l’oreille. Déjà, chaque matin, Margaux a pour habitude de passer devant ma zone et de me dire bonjour. Là, rien. Je m’étais dit qu’elle n’avait pas fait exprès ou qu’elle devait être débordée, ça arrive. Oui. Peut-être… mais j’ai trouvé qu’elle avait une mine assez grave et qu’elle marchait assez rapidement. Ensuite, à la réunion du Conseil, que l’on organise avant l’heure du déjeuner, il n’y avait qu’Erwan et moi : Raphaël n’était pas là. Erwan ne sut pas les raisons de son absence mais avait tenté un début d’explications : « C’est le seul médecin de la Grotte. Il a sans doute plus de patients aujourd’hui. » Oui. Peut-être… mais pourquoi alors je l’ai vu passer dans l’après-midi accompagné de Yan, qui est en quelque sorte le soldat d’élite de la Grotte ? Surtout, vers la fin de journée, j’ai vu deux femmes chuchoter entre elles, inquiètes. Elles avaient peut-être des informations à ne garder qu’entre elles. Peut-être… mais ça commence à faire beaucoup de peut-être. »

(témoignage n°16) – Yann

(

Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !


(témoignage n°16)

Yann

« On m’a mis dans la confidence. J’ai vu la morte. C’était Margaux. Elle était discrète. Une femme sans histoire. On m’a demandé si j’avais des soupçons, j’ai dit non. Je ne comprends pas et je m’en veux. La violence a été exprimée et je n’ai rien pu faire pour l’empêcher. Je suis censé être l’arme du Groupe. Une arme que l’on n’utilise pas. Je devais tout faire pour éviter l’irréparable. J’aurais dû entendre les phrases qui n’allaient pas. J’aurais dû voir les gestes qui ne collaient pas. J’aurais dû y déceler le moindre signe, depuis bien longtemps.  Je me sens utile à l’inutile. Je dois désormais faire face à ma propre violence. Je le ferai. Je combattrai ma colère intérieure. Ce n’est que le temps de quelques heures. Ensuite, ce sera l’heure de la réponse. Il faudra en donner une. Ne rien faire, c’est accepter ce qui a été fait. Ne rien faire, c’est accepter la fin prochaine de la Grotte. Et je suis son arme. Cela ne doit plus se reproduire. Plus jamais. »

(témoignage n°15) – Raphaël

(

Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !

(témoignage n°15)

Raphaël

« Ils m’avaient rapporté son corps dans la plus grande discrétion. L’emmener jusque dans l’endroit le plus reculé de la Grotte ne fut pas une mince affaire : il a fallu éviter les galeries occupées et prendre ainsi les couloirs souterrains les plus étroits. Par deux fois, ils avaient bien cru trébucher avec la morte sur eux. Isabelle avait naturellement prévenu Seb, le second Dirigeant, de la situation. Celui-ci n’avait rien laissé transparaitre et avait aussitôt donné les ordres : vous emmenez le cadavre chez Raphaël et pas un pipe mot aux autres ! Nous étions huit à le savoir : Ceux qui étaient dehors (Isabelle et son équipe de trois), les deux qui gardaient l’entrée de la Grotte, Seb et moi. Huit, ça fait beaucoup pour un secret. Seb devait bien le savoir que ce n’était qu’une question de temps avant que toutes les Bêtes Baissées ne l’apprennent. Le diagnostic a été simple à faire : Margaux a reçu de multiples coups de couteaux dans le ventre, et de manière violente. Vu la profondeur des plaies, la lame devait être plutôt longue. Ce n’était pas un couteau qu’on avait l’habitude de voir. Il ne s’agissait donc pas de l’une de nos armes confectionnées par nos soins. Cela ne voulait pas dire pour autant qu’elle n’appartenait pas à l’un d’entre nous. Il allait falloir se montrer prudent. Très prudent. »

 

(témoignage n°14) – Isabelle

(

Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !


(témoignage n°14)

Isabelle

« Les jours se sont écoulés paisiblement dans la Grotte. Mes nuits en dehors, également. Celles où nous chassons en petit groupe pour trouver tout ce qui pourrait subvenir à nos besoins. Ce fut un temps prospère. Je ne pouvais pas dire que j’étais heureuse, qui peut l’être dans un monde apocalyptique ?- mais j’avais retrouvé un sentiment de stabilité et de sécurité. Je pouvais faire confiance à la communauté et la communauté me faisait confiance. C’était gagnant-gagnant. Nous avions suffisamment à manger pour plusieurs mois. Nous avions également récupéré assez de vêtements et de médicaments pour ne pas trop nous inquiéter. On commençait à trouver nos habitudes, à rentrer dans une routine. Et c’est de ça que nous en avions besoin : d’un quotidien. Celui de se réveiller et de s’occuper des tâches organisées en avance, surmontables et contrôlées, donnant un sens et une utilité à notre existence. De savoir que nous sommes entourés et qu’ensemble nous pouvons aller de l’avant. Imaginez-moi dehors, toute seule ! Aurais-je survécu ? Une semaine tout au mieux. Mais depuis ce soir-là, tout a changé. Dieu (s’il n’est pas mort avec la plupart de ses créations) ! Pourquoi a-t-il fallu que nous décidions de rentrer dans la Ville par un autre chemin ? De prendre un sentier que nous ne connaissions pas alors que nous avions notre trajectoire habituelle ? Par curiosité. Pour voir si c’était plus rapide. Plus simple. Nous ne pouvions pas savoir… Non. Nous ne pouvions pas savoir que nous allions tomber sur un corps. Une femme. Elle était sur le ventre. Elle ne bougeait pas. Nous sommes venus aussitôt à son secours. Je me souviens de nos oreilles qui espéraient en vain entendre une respiration. De nos doigts qui touchaient sa gorge et sa poignée pour trouver les battements de son cœur. Son corps était chaud, nous avions espoir ! Mais nous n’avions rien entendu. Nous n’avions rien senti. Elle était morte. Et depuis peu de temps. Nous aurions dû être là quelques instants plus tôt. Ou alors, prendre la route que nous connaissions et ne jamais tomber sur elle, car, en la retournant, nous avons découvert que c’était l’une des nôtres et qu’elle était morte de façon très suspecte. »

(témoignage n°13) – Baptiste

(

Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !


(témoignage n°13)

Baptiste

« Ca y est… le Conseil a rédigé un code. Rien à voir avec les codes qu’on avait connus dans le monde d’avant, mais, au moins, nous pouvons désormais nous baser sur un socle en cas de différend entre Têtes Baissées. Il s’agit plutôt de règles de bonne conduite, des choses qui, à mon sens, me paraissent évidentes à respecter. Les règles sont surtout pénales. On a du « Tu n’infligeras aucun mal à ton prochain », du « Tu ne disposeras d’une arme que pour te défendre et/ou défendre la Grotte » ; ou encore du « Tu bénéficieras de la présomption d’innocence ». Il y avait aussi quelques règles civiles, que je passe pour ne pas gâcher le papier rare de ton carnet. C’est normal d’avoir beaucoup de pénal quand on vit dans un monde de chaos et de désolation : le moins que l’on puisse faire c’est de maintenir un ilot de paix et d’ordre. Espérons qu’on y arrivera avec le Code. Oui, il s’appelle tout bêtement « le Code ». Ils étaient venus me voir, Seb et Isabelle, et ils m’avaient demandé de le rédiger. J’avais refusé en leur disant que je ne pouvais pas juger des Têtes Baissées sur la base de règles écrites de mes propres mains. Il fallait respecter Montesquieu avec la séparation des pouvoirs. Je leur ai suggéré de désigner les membres du Conseil, à savoir Priyanka, Raphaël et Erwan, comme législateurs. Ainsi, le Code serait mieux accepté de tous. Sur le moment, les Dirigeants m’ont sans doute considéré comme un connard intellectuel prétentieux mais ils ont compris qu’il était nécessaire de procéder ainsi. Je leur ai toutefois soufflé quelques idées, comme d’écrire des règles simples et courtes comme des commandements sacrés. Si nul n’est censé ignorer la loi, encore faut-il que celle-ci soit accessible et donc intelligible. Ce qui n’était pas souvent le cas dans le monde d’avant. J’ai relu le Code et, même si j’ai grimacé sur une ou deux dispositions, il me semble bon dans son ensemble. On avait écrit les règles en belles règles sur un grand mur d’une des cavités. On a pensé que cet endroit pourrait servir pour le Conseil, puis, pour moi s’il fallait mettre en place un tribunal. On a fait lire les règles à chacun des membres. On les a tous fait passer un par un et on leur a demandé, avec le ton le plus sérieux du monde, de les lire entièrement. On les a même énoncées oralement aux deux ou trois qui ne savaient pas lire. Je me sens personnellement mieux depuis la création du Code. Le droit, ça m’a toujours apaisé. »

(témoignage n°12) – Erwan

(

Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !

(témoignage n°12)

Erwan

« Tout est pareil mais on a senti quelque chose de nouveau dans la Grotte. Enfin, c’est ma femme qui s’en est surtout aperçue mais maintenant qu’elle le dit c’est vrai. On ne peut pas affirmer que les Têtes Baissées font des pirouettes de joie dans les couloirs de la Grotte mais ils ont de l’éclat. Oui, de l’éclat dans un lieu sous terre. Chacun fait ce qu’il doit faire et ça fait bien plaisir. Les Dirigeants, le Conseil, l’Ordre, le Juge… chacun prend ses fonctions au sérieux sans pour autant se donner une image d’être supérieur. Toutes façons, quel égo il faudrait en tirer ? Youpee, j’ai un soupçon d’autorité sur un groupe d’une cinquantaine de personnes ? C’est bien, bravo, tiens ta sucette et laisse les grands parler, mon petit ? Ce serait ridicule. Non, là, on apporte tous nos meilleurs efforts et nous commençons à en voir les fruits. Celui qui m’a étonné le plus c’est Abdel. Il a réussi à faire pousser des plantes dans la Grotte… non mais, avec quelle sorcellerie franchement ? Il a remplacé le Soleil par des LED rechargeables. On les met dehors et on les récupère à plein. Champignons, endives et autres choses que je ne connais pas bien. Bon, d’accord, ça ne remplace un bon steak saignant mais, whoa ! Faut le faire ! C’est notre ingénieur agro-alimentaire, on l’aime. Puis, sinon, il y a eu aussi plein de progrès. Raphaël m’a trouvé un traitement pour mon bras parce qu’en fait il m’a dit que s’il faisait encore mal c’est qu’il devait être infecté. Il y a une patrouille qui a réussi à trouver par miracle ce qu’il me fallait. Je commence à me dire que nous réfugier dans la Grotte n’a pas été la pire décision. Oui, d’accord, il y a peut-être d’autres survivants dans des endroits bien meilleurs que le nôtre. Je suppose que le gouvernement et des militaires ont dû prévoir le coup et avoir des abris antiatomiques ou je ne sais quoi. Bah on les emmerde ! Nous on a la Grotte et on va leur prouver que de simples gens peuvent s’en sortir sans eux. Parce qu’ils sont où aujourd’hui ? Pas avec nous. Je te laisse… ma femme m’appelle. »

(témoignage n°11) – Seb

(

Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !


(témoignage n°11)

Seb

« Tu me demandes la situation aujourd’hui, là, maintenant ? Je te dis qu’on tient. Mais peut-être que dans une semaine, non demain, pourquoi pas une heure, on se fera tous baiser comme des chiennes. Ta question en fait elle sert à rien. On est dans un monde qui est parti dans les enfers, on est en plein milieu des flammes, on a juste trouvé un endroit où ça crame moins. Ce qu’on fait c’est éteindre un poil de cul de ce qui nous entoure. Je suis pas pessimiste, juste réaliste. Mais vu que je suis chef avec Isabelle, je me dois de montrer que tout va bien mais ce que je ressens, ouais, là, au fond de mes tripes de vieux gars, c’est ça. Je le dis qu’à toi car tu es bien l’un des seuls en qui je fais confiance. Je sais que je peux tout te piper, que tu vas juste le noter dans tes feuilles. Car tu aimes garder une trace comme moi j’ai envie de le faire avec ce groupe. On a des défauts, on a encore des hommes et des femmes à convaincre, car en fait sous leur colère ils ont la trouille, mais comment leur vouloir putain. Tout est parti en couille. C’est la merde. Mais si on peut juste ne plus leur faire sentir l’odeur ça sera déjà ça. Je vais réussir, crois-moi. Je le sais car Isabelle, Yann, et tous les autres, on le veut. Je le vois dans leurs yeux. Ça ment pas ça, les yeux. Ça se saurait. Je le sentirais. Alors, c’est la merde ouais. Mais demain, il y en aura moins car on va tous mettre les mains dedans pour l’enterrer. C’est ça, ouais, l’enterrer avant que ça soit elle qui le fasse. »

(témoignage n°10) – Adrien

(

Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !

(témoignage n°10)

Adrien

« Un soir, Isabelle et Seb nous ont tous réunis dans « la Grande Pièce ». Un nom un peu trop élogieux pour moi. Elle désigne en réalité la plus large cavité souterraine de la Grotte. Bon, au moins, elle a le mérite de pouvoir accueillir tout le monde sans que nous soyons trop serrés les uns contre les autres. Un soir, donc, Isabelle et Seb nous ont tous rassemblés dans la Grande Pièce. Ils nous ont alors annoncé qu’il était temps de mettre en place une véritable organisation, avec des règles et des fonctions, non pas pour nous contrôler mais pour justement nous donner de la liberté. « Sans elles, sans nous ! » nous a alors exclamé Isabelle. Simple mais assez pour en jeter, je dois dire. Certains cependant ont gueulé en protestant que c’était justement ces lois du Monde d’Avant qui nous avaient précipitées à la Catastrophe. Qu’il fallait en tirer toutes les conséquences, faire tout le contraire, plutôt que répéter les mêmes erreurs… Ils se font fait recadrer à une écrasante majorité, à mon plus grand bonheur ! Nous avons maintenant des Dirigeants, un Conseil, un Ordre, un Juge, et tous les autres sont les Têtes Baissées ? Grand bien nous fasse ! Nous avons désormais tous un rôle à jouer pour le Monde de Demain. Le Monde d’Aujourd’hui. Je suis fier d’être une Tête Baissée ! C’est grâce à la Grotte et à ceux qui le peuplent que je suis vivant ! »

(témoignage n°9) – Roxane

(

Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !

(témoignage n°9)

Roxane

« Mathieu et moi avons la même conception des choses. Nous survivons, oui, mais nous devons calmer cette peur qui nous ronge les entrailles, celle qui nous persuade que nous n’allons jamais nous en sortir et que nous allons tous mourir. Certaines Têtes Baissées ne tiennent pas et je les entends parfois pleurer dans les voutes. Je vais alors les voir, je m’assois près d’eux, et je leur demande de me parler de leur vie d’avant. Et ça marche. La machine des souvenirs se déclenche, leur produit une nostalgie qui leur applique du baume au cœur. C’est surtout de ça qu’ils ont besoin : qu’on fasse attention à eux. Qu’on leur montre qu’ils ont toujours une identité… qu’ils existent encore ! Ils veulent se sentir à nouveau vivants. Au-delà des tâches qu’ils doivent obligatoirement faire, on essaye de leur montrer que nous sommes les uns envers les autres plus proches que les apparences veulent bien montrer. Une sorte de corde invisible qui nous lie de tous avec de véritables morceaux d’humanité dedans. Je ne suis pas psychologue, mais j’ai toujours aimé écouter les gens. Leurs problèmes. Parce que parfois, en parlant à une oreille attentive, ils arrivent à trouver seuls leurs propres solutions. Et c’est ce que je veux apporter à la Grotte… à nous. »

(témoignage n°8) – Mathieu

(

Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !

(témoignage n°8)

Mathieu

« Les jours passent et se ressemblent. Notre pire ennemi, c’est l’ennui. Quand on ne fait rien, on pense à toute la merde qui nous est tombée dessus : on pleure, on se met en colère, et on déverse notre rage sur son voisin. D’abord, c’est verbal, puis c’est physique. Et ça se bat à deux, puis à trois, six, douze… et ça part à l’émeute. Le chaos, on fait tout pour ne jamais l’avoir, avec Yann et Roxane. Faut dire qu’il suffit à Yann de se montrer, vu son physique, ça calme direct… ouais d’accord : mais jusqu’à quand ? Un jour, on le sait, il n’impressionnera plus. Ou il va finir par être hors d’état de nuire. J’entends par là, le crâne explosé avec n’importe quel bâton pointu que n’importe qui peut fabriquer en deux-deux. Alors, même si je me démerde assez en combat, avec Roxane, on essaye de réfléchir à des méthodes plus subtiles que la force brute de dissuasion. Et on s’est dit qu’il fallait les occuper, les Têtes Baissées. Alors plutôt que de leur attribuer des tâches monotones, on essaye de leur faire jouer un rôle différent chaque jour que Dieu fait -enfin, par Dieu, façon de parler : s’il existe mais quel connard ! -. Les cueilleurs deviennent guetteurs, les guetteurs chasseurs, les chasseurs voyageurs, les voyageurs cueilleurs… enfin, tu vois le truc. On se réunit même tous chaque soir dans la plus grande des pièces souterraines pour se raconter nos histoires. Celles d’avant. Quand on avait encore du ciel bleu, qu’on pouvait entendre les oiseaux, respirer de l’air frais même s’il était déjà pollué. Quand on vivait dans le bonheur. Car, malgré tous nos soucis, on vivait. »

Enrím

Cosmonaute vagabond dans l'espace rêvé, j'essaie tant bien que mal de matérialiser tout cet imaginaire qui me traverse.

Je suis aussi ici :