\\ Le Vagabond \\

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\\ Les Cimes \\

Un épais manteau blanc s’étendait à perte de vue sur les chaînes de montagnes.

Celles-ci ne semblaient pas apprécier pas ma présence et je pressentais qu’elles me le faisaient bien savoir en m’exhibant leurs sommets pointus, leurs angles raides ainsi que leurs falaises sans fond. Elles m’avaient également envoyé leurs milliers de flocons-soldats qui se jetaient sur moi dans un vent assourdissant, prêts à tout pour m’abattre.

J’avais toujours détesté le froid. C’était une sensation que j’exécrais au plus profond de mon âme. Ce dégoût était lié à autre chose, plus douloureux…

La cape, transformée en un manteau de fourrure épais, me couvrait de partout. Je me demandais une fois de plus ce que je serais devenu sans elle.

Je marchais, péniblement, dans cet enfer glacé, sans vraiment savoir où aller et pourquoi. J’avais cette horrible impression que la chaleur m’abandonnait, que j’allais devenir congelé pour toujours, que je finirais moi-même par devenir de la neige pour être utilisé à mon tour par ces géants de roche qui ricanaient de me voir autant galérer.

Mes pieds s’enfonçaient de plus en plus et j’avais de plus en plus de mal à les lever. Ma progression, qui n’était déjà pas très rapide, devint encore plus lente. Je n’avais qu’une seule envie : partir. Le plus loin possible. Dans un monde chaud.

Mes forces me quittaient, ma vue se brouillait, mon cœur devenait de plus en lent. J’allais y rester à jamais devant cette porte.

… une porte ?

Seule, bleue, sans rien autour. Elle ressemblait à toutes ces portes qui existaient sur Terre et elle était là, devant moi, dans ce monde perdu et inconnu. J’aurais juré qu’il n’y avait rien à cet endroit.

Croyant à un mirage, je levai la main et pu en toucher son bois. Je compris alors que ce n’était pas le fruit tordu de mon imagination. La porte était réelle… réelle ! Me sentant gagner d’une énergie nouvelle, je me jetai sur elle pour l’ouvrir et… impossible ! Cette putain de porte était verrouillée ! Là, juste en dessous de la poignée… une serrure ! Quelque chose me hurlait qu’il fallait que je l’ouvre, que tout allait se terminer une fois passer de l’autre côté. Alors que je m’appuyais de tout mon poids en la secouant comme un dingue, je tombai soudain lourdement sur le sol.

Je me relevai comme un fou et regardai tout autour de moi. La porte avait disparu. Les montagnes rigolaient. Je criais de rage.

– Elle reviendra, m’informa la cape-manteau.

Résigné, mordu par l’hiver glaçant, je n’eux d’autre choix que de partir en espérant la revoir au plus vite.

Enrím

Il paraît que je m'égare souvent dans la forêt de mes rêveries. J'aime passer mon temps libre dans le monde sauvage de l'imaginaire pour en arracher des pensées, des histoires, des notes, des nouvelles, des poèmes.

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