\\ Le Vagabond \\

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\\ La Boîte \\

J’arrivai dans un lieu de fête, concentré de vies et de musiques.

Les créatures, toutes d’une même espèce, sorte de mi-chats mi-pieuvres, enfin je croyais, s’animaient dans des rythmes différents. Ils buvaient tous des breuvages aux jolies couleurs qui brillaient dans la pénombre.

Le contenu devait les déconnecter de la réalité car ils ne furent pas surpris de ma présence, comme s’il était normal qu’un être humain soit là.

Il y avait tellement de monde que la cape, de peur qu’on la piétina, se transforma en une tenue verte élégante qui me serra le long du corps. Elle m’allait plutôt bien. J’observai un moment les lieux puis décidai de me faufiler entre ces animaux hybrides.

Des étincelles de lumières traversaient les grandes salles par je-ne-sais quel artifice. Elles étaient bleues et roses. Cela rendait l’atmosphère encore plus particulière… et intime. J’entendais des soupirs dans les coins les plus sombres et n’osais imaginer ce qu’il s’y passait.

La musique me prenait, me transportait. Était-ce de la magie noire ? Qu’importe : j’étais séduit. Je me mis en mouvement, comme si je n’en avais pas le choix.

Je n’arrivais plus à dissimuler les ténèbres qui dansaient en moi, à l’unisson, sous cette mélodie en boucle. Je ne percevais que les spectres sombres, ces silhouettes déguisées sous des costumes cousus dans de véritables morceaux d’abysses. Ils me fixaient de leurs yeux perdus dans leur transe, me tendirent une boisson avec leurs pattes-tentacules. Je bus. C’était fruité et…

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Soudain, je voyais le goût, je mangeais le son, j’entendais l’odeur, je touchais les lumières… je sentais mes sens de travers.

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Je ne savais plus ce qui allait avec quoi. J’ai su. L’oubli me fit pourtant mémoriser, et j’échappais mes sentiments en les retenant. Ce qui partait me revenait violemment avec douceur.

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J’entendais tes lèvres qui sonnaient fraise à mes yeux. Je palpais le son de ton sourire qui pianotait. Je grignotais ta voix qui sentait bon l’amour. Tu me retournais, j’étais plié. Je me nouais à ce qu’il restait de nous. Je m’accrochais à une verdure qui était tes yeux. Je me ligotais à une douceur qui était ta peau. Je m’attachais à de la vanille qui était ton odeur. Je me retenais à un rire qui était ta voix. Je m’attrapais à ton être qui habillait si bien mon cœur.

Il ne restait que mes envies, mes pulsions et mes fantasmes dans un corps débarrassé de toutes contraintes. Sans blessures ni brûlures, juste la boîte et moi.

Pourtant, quelque part, quelque chose me retenait. Ça ne voulait pas me laisser partir entièrement. Ça s’agrippait dans le peu qu’il me restait de raison. C’était la cape.

– … reviens à toi !

– L-laisse-moi encore un peu… balbutiai-je, complétement perdu.

– Un peu mais pas trop. Tu es resté longtemps dans cet état et on commence à te regarder étrangement. Les effets se dissipent…

Et dans cet entre-deux, je me perdis à nouveau, noyé dans les notes.

Pour la première fois depuis longtemps, je souris.

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Enrím

Il paraît que je m'égare souvent dans la forêt de mes rêveries. J'aime passer mon temps libre dans le monde sauvage de l'imaginaire pour en arracher des pensées, des histoires, des notes, des nouvelles, des poèmes.

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