\\ La Cité \\
Il existait dans un monde une ville si grande, une ville si majestueuse, que l’on se sentait si petit à côté d’elle. C’était du moins ce que je ressentis en apparaissant dans l’une de ses rues.
Tous les bâtiments mesuraient au moins plusieurs centaines de mètres de haut mais ils ne ressemblaient en aucun point aux buildings de verre et d’acier existants sur Terre.
Leur forme, tout d’abord, était ronde, sauf, par endroits où, selon les étages, la structure était triangulaire.
Leur matière, quant à elle, m’était inconnue.
Tout ce que je pouvais dire c’était que l’architecture présentait une apparence uniforme : leur surface était d’un bleu brillant, comme si elle était entièrement recouverte de pierres précieuses.
Les tours scintillaient comme des étoiles… c’était magnifique à regarder.
Ma contemplation fut toutefois de courte durée. J’étais à peine arrivé qu’il fallut à nouveau me cacher. En entendant des bruits de pas se rapprocher de moi, je n’eus pas d’autre choix que de me dissimuler dans une ruelle sombre qui se tenait sur ma gauche. La cape se matérialisa à nouveau en bure et je pus dissimuler mon visage à l’aide de sa grosse capuche.
Me fondant dans l’obscurité, les piétons passèrent devant moi sans me voir. Je pus cependant les observer de mon côté et ce que je vis me troubla : au nombre de trois, les créatures, plus grandes que moi d’une tête, avaient des traits et des formes tels que je ne pus m’empêcher de les admirer.
La peau de leurs corps, musclés et fins à la fois, était légèrement dorée. On avait l’impression qu’elle était recouverte de paillettes, de sorte que ces habitants étincelaient eux aussi avec la ville.
Leur silhouette était humanoïde, sauf qu’ils avaient trois yeux au niveau de leur visage. Deux d’entre eux tenaient un regard argenté, tandis que le troisième possédait des iris roses.
Aussi, ils se tenaient droits, affichaient des manières élégantes, et s’exprimaient avec une voix douce.
Leurs habits semblaient être taillés sur mesure et leur allaient à la perfection. Ils portaient également sur leur tête des sortes de chapeaux hauts-de-forme. De véritables dandies ou nobles.
Nous n’étions pas de la même espèce et pourtant mon cœur s’accélérera. Ils avaient en eux ce je-ne-sais quoi qui m’obligeait à les admirer.
Je décidai instinctivement de les suivre en prenant le soin de ne pas me faire repérer. Il existait heureusement se l’ombre grâce à la hauteur des tours. La cape me fit également flotter à quelques centimètres à peine du sol afin que mon déplacement soit le plus discret possible. Il suffisait toutefois qu’ils se retournent pour qu’ils me découvrent et je n’étais pas à l’abri de croiser à tout moment un autre individu.
Autant dire que le risque était grand…
Tout allait cependant bien pour le moment. Ils avançaient tranquillement en discutant. Je pouvais les entendre. Le traducteur fit son boulot :
– Nous devrions avoir un bon cycle cette année, n’est-il pas ? lança l’un des deux ayant des yeux d’argent.
– Il faut voir, mon jeune ami… répondit celui ayant au regard rose, plus sceptique. Le marché ludanois, comme vous le savez mieux que moi, s’est malencontreusement effondré suite à l’annonce de notre Reine.
– Nous avons beau l’aimé, dit le troisième, sa prise de position est en dehors de ma compréhension.
– Sans doute, reprit le deuxième, que notre Majesté possède des informations que le peuple ignore même par ceux de notre rang.
– L’Assemblée a malgré tout montré quelques légers signes de protestation, ce qui est très rare.
– C’est certain.
Soudain, l’un d’entre eux fit tomber sans faire exprès un objet par terre et, en le ramassant, m’aperçut. Surpris, il fit un bond en arrière. Les deux autres se retournèrent instantanément. Leurs yeux aux couleurs brillantes s’agrandirent en me voyant.
– Qu’est-ce que ?! s’exclama l’un des trois.
– Qui êtes-vous ?! demanda un autre.
Je ne répondis pas. Je ne voulais pas aggraver ma situation. Je me contentai seulement de mettre mes mains en avant afin de leur faire comprendre que je ne voulais pas leur faire du mal. Ma cape était sur ses gardes, prête à agir si besoin.
– Un extra-jukien ! s’étonna le troisième. C’est rare !
– Je ne connais pas du tout cette espèce…
– Moi non plus mon cher.
– Je vous rejoins.
– Nous comprend-t-il au moins ?
Celui au regard rose tenta une approche :
– Monsieur… vous nous comprenez ?
Le tissu vert fit un très léger mouvement, perceptible que par son porteur.
– Ne leur parle toujours pas, m’indiqua la cape. Moins ils en savent mieux c’est.
Je fis mine de ne pas saisir ce qu’il me disait et le regardai en fronçant des sourcils.
– Apparemment non… reprit l’individu.
– Il a l’air d’être perdu…
– Nous devrions, chers amis, le conduire au Centre des Autorités pour qu’ils lui viennent en aide. Ce n’est pas la première fois qu’un extra-jukien se retrouve dans la Cité.
– Oui, surtout que celui-là ne semble pas agressif.
– Faisons cela, chers Suejo et Noaiu.
Suejo et Noaiu regardèrent le troisième mettre un doigt sur sa tempe avant de tapoter à plusieurs reprises sous un certain rythme. Il attendit quelques secondes puis parla comme s’il était au téléphone :
– Bonjour, monsieur l’agent de l’Autorité. Nous avons rencontré un extra-jukien… oui… oui tout à fait. Non il ne semble pas comprendre notre langue… non aucune violence… oui… bien… je vous remercie.
Il tapota à nouveau une fois sur sa tempe pour mettre fin à la conversation.
– Ils sont en route.
Ils me regardèrent le sourire aux lèvres. Ces individus semblèrent avoir un bon fond et être dépourvus d’animosité envers les étrangers.
– Je me demande bien comment il est arrivé jusqu’ici ? s’interrogea Noaiu.
– Très bonne question, reprit Suejo. D’habitude, ils connaissent un problème avec leur vaisseau et sont contraints de se poser près de la Cité. Mais notre ami est ici avec nous… tu as quelque chose à rajouter Maolé ?
– Oui, merci, dit-il. Comment notre ami a-t-il pu franchir l’entrée ? Ne sommes-nous pas censés vivre dans la plus infranchissable des villes de la région ?
Les trois dandies continuèrent de me fixer avec bienveillance. Je percevais malgré tout un soupçon d’inquiétude dans leurs yeux. Des éléments leurs échappaient et sans doute pensaient-ils que j’étais plus intelligent et dangereux que j’en avais l’air. Ils ne savaient pas qui j’étais, d’où je venais, et comment j’étais arrivé jusqu’à eux. L’ignorance est toujours l’une des sources de la peur.
– Qu’est-ce que je fais ? murmurai-je à la cape.
– Rien, répondit-elle. Laissons les évènements se dérouler…
Il arriva soudainement près de moi sans bruit une sorte de véhicule sans roues flottant à quelques centimètres du sol. Celui-ci brillait comme n’importe quelle chose dans cette ville. Il en sortit deux personnes aux yeux d’un vert éclatant. Ils étaient vêtus d’un uniforme qui me rappelait ceux de la police.
– Bonjour cher extra-jukien ! s’exclama l’un des deux, la mine réjouie et les bras en l’air comme pour m’accueillir. Bienvenue à la Cité ! N’est-elle pas belle ?
Voyant que je ne réagissais pas, il continua sur sa lancée :
– Nous avons un endroit pour accueillir en bonne et due forme les étrangers. Nous avons beau être une ville prospère et riche, nous restons malgré tout esclaves des formalités !
Et tandis qu’il rigolait, son collègue m’ouvrit la portière arrière du flotteur pour m’inviter à y entrer. Je m’y dirigeai alors avec la méfiance que l’on me connaissait si bien.
Tandis que je rentrais dans la voiture suspendue dans le vide, j’entendis l’agent parler cette fois-ci avec les trois citoyens que j’avais croisés :
– Messieurs, nous vous remercions de nous avoir signaler la présence de cet extra-jukien. Nous allons bien nous occuper de lui.
Une fois rentré et installé, la portière se referma aussitôt. Je constatai que les vitres étaient fumées.
Le second agent s’installa à côté de moi tandis que le premier qui m’avait parlé s’assit à l’avant pour conduire.
– Oui, compléta celui à ma droite. Nous allons très bien nous occuper de toi.
Je sentis soudainement une douleur électrique me traverser tout le long de ma colonne vertébrale puis ce fut le noir total.
*
Je repris connaissance dans un endroit sombre et particulièrement sale.
À même le sol, je tentai de me redresser mais mon dos me faisait mal… Je fus contraint de rester assis sans oser bouger à nouveau.
J’avais de la poussière de la tête aux pieds et je me sentais affaibli. Je n’arrêtais pas de tousser. Je regardai autour de moi…
Je me situais dans une petite pièce entourée de murs noirs avec aucune vue sur l’extérieur, si ce n’est le couloir que je pouvais observer à travers des barreaux épais.
Finalement, tout ne scintillait pas dans la Cité…
Cependant, je sentais que je loupais un détail pour le moins crucial.
– Cape, dis-je. Tu as trouvé un moyen de sortir ?
Je n’eus cependant aucune réponse, ce qui m’étonna beaucoup.
– Tu es devenue muette ? demandai-je.
Toujours rien. Intrigué, je mis ma main sur l’épaule pour la secouer… mais mes doigts ne touchèrent que mon tee-shirt.
Mon sang ne fit qu’un tour… elle n’était plus là ! On me l’avait prise !
Je fus abasourdi, secoué.
Je m’étalai de tout mon long par terre, écrasé par son absence.
C’était la première fois depuis mon départ sur Terre qu’elle n’était pas avec moi. Elle avait toujours été ma guide, mon épée, mon bouclier. Sans elle, j’allais sans doute mourir si je ne la retrouvais pas rapidement.
Je tremblais de partout, à la limite de la convulsion. Mon cœur battait tellement fort que j’avais la sensation de l’avoir dans la gorge.
Dans ma panique, une image me revint en tête… celle de notre rencontre…
J’avais atterri comme projeté sur du sable à la fois chaud et doux, sans que je ne me souvienne de la moindre chute.
J’étais complétement désorienté et cherchai autour de moi une quelconque aide… mais je ne trouvais personne.
J’étais perdu en plein milieu d’un désert alors que la seconde d’avant j’étais chez moi.
Je crus que j’étais devenu fou.
Je pleurais, terrifié. Je m’agitais dans tous les sens.
J’hurlais.
Puis, d’un coup, une magnifique pièce de tissu, faite en plusieurs épaisseurs, avait fait son apparition.
Elle flottait devant moi tel un fantôme. De couleur verte, elle ressemblait à un vêtement.
J’en étais resté bouche bée.
Je dus cligner des yeux à plusieurs reprises pour être certain de bien voir ce que j’avais devant moi. Et pourtant, elle était bien là, suspendue dans le vide.
Il me fallut accomplir un effort monumental pour me calmer. Je me mis à marcher lentement vers le tissu avant de la toucher du bout d’un doigt, comme si allait me mordre.
Elle se posa alors en un mouvement sur mes épaules.
– Bonjour, dit-elle. Je suis la Cape.
– Heu… bonjour ? répondis-je, stupéfait.
– Je viens en tant qu’amie, reprit-elle. Il faut aller vite. Cet endroit n’est pas fait pour toi. Allons-nous-en.
Je fronçais les sourcils, je ne comprenais absolument pas ce qu’il se passait. J’étais dans un désert et voilà qu’une cape apparaissant de nulle part me demandait de partir ! Je n’aurais su dire ce qui me troublait le plus.
Elle me donna des mots. Des mots d’une autre langue qui m’était inconnue. Des mots venus d’ailleurs. Et je compris alors, au plus profond de moi, que je n’étais plus sur Terre. Que je me retrouvais désormais dans un autre monde.
Elle me demanda de les prononcer, ces mots. Pris par la peur, j’exécutai ce qu’elle attendait de moi. Je dus les répéter à plusieurs reprises pour trouver la bonne prononciation. Et c’est alors que je connus ma première téléportation.
Mon esprit revint dans ma cellule crasseuse.
Je m’étais tellement habitué à sa présence que son absence était une souffrance, bien au-delà de la douleur physique que je ressentais le long de ma colonne vertébrale.
Je me sentais nu, vulnérable. Un rien pouvait me briser.
Si elle avait été là, la cape m’aurait dit de ne pas me laisser faire. De me lever et de trouver un moyen de sortir.
J’eus l’impression de l’entendre me le dire. Je me mis debout.
Je m’avançai doucement vers les barreaux puis, les prenant à pleines mains, tentai de les faire bouger… en vain. Elles étaient solides. Je touchai également les murs, au cas où… rien.
Une voix semblait me souffler que la meilleure des choses à faire était d’attendre. De reprendre des forces. Le temps d’avoir une opportunité.
Je me remis sur le sol et attendis le sommeil. Ma dernière pensée fut pour mes amours de toujours, ma mère, ma sœur et lui. Je voyais leurs sourires et je les prenais dans mon cœur.
*
Un bruit de quelque chose que l’on déverrouille me réveilla.
On vint sans ménagement me mettre debout et me trainer en dehors de mon cachot.
J’observais sans rien dire sans opposer de résistance. Je me sentais mieux mais je ne pouvais rien faire contre ces deux gardes qui étaient venus me chercher.
Ils étaient grands, larges d’épaules et plutôt beaux… je commençais à croire que j’avais un penchant pour les mâles de cette espèce.
Leurs habits pétillaient d’éclats dorés et il ne me fallut pas chercher longtemps pour comprendre devant qui on m’emmenait.
Ils me firent traverser en marche forcée des couloirs et monter des marches d’escalier en colimaçon.
Une fois arrivé à l’étage supérieur, le décor changea de tout au tout et, d’un endroit glauque, je passais à l’un des plus beaux aux mondes.
Tout resplendissait. Plus encore qu’à l’extérieur de la Cité. Les couleurs étaient vives, les matériaux nobles. Tout sentait bon la richesse. Il me semblait marcher sur des pierres précieuses.
Je me sentais en opposition totale, avec mes vêtements troués et sales. Si tout était fait pour que je me sente étranger c’était réussi.
Nous traversâmes plusieurs pièces avant d’arriver dans une autre beaucoup plus grande et majestueuse. Il y avait beaucoup de gardes et, au bout, une grande dame était assise sur un siège éclatant. C’était, comme je l’avais deviné, la Reine.
Ceux qui m’avaient gentiment tenu compagnie jusqu’ici me jetèrent à ses pieds. Je ne pus m’empêcher de lâcher un grognement de douleur, ce qui fit sourire doucement la souveraine.
Grande et mince, dotée de bijoux tout le long de ses bras, elle portait la tenue la plus merveilleuse que j’ai pu voir jusqu’ici.
D’une beauté elle-même éclatante, je fus surpris de constater que celle-ci n’avait que deux yeux, là où tous les autres en avaient trois. Et ses yeux… ils ne brillaient pas. Ils étaient gris.
Ces différences lui donnèrent une apparence très proche d’une humaine, ce qui me tourmenta.
Mon trouble devait se voir car je sentis dans son regard intense une légère déstabilisation. Celle-ci ne dura qu’un très court instant, à peine quelques secondes, mais suffisant pour que je le perçus.
Sans se lever, d’une voix cristalline mais froide, elle me désigna du doigt comme si j’étais le pire des gueux qui pouvait exister en ce monde… et c’était certainement le cas :
– Toi ! lança-t-elle. Tu portais ceci.
Un garde s’approcha de moi, tout en conservant une certaine distance, en me montrant entre ses mains un tissu vert… c’était ma cape ! Elle était là !
Mon cœur se mit à battre plus rapidement. Je dissimulai malgré tout ma joie tout au fond de moi.
– C’est exact…
Un autre garde s’approcha de moi et me mit un coup de pied dans le bas du dos, ce qui m’arracha un cri.
– On dit « ma Reine » ! hurla-t-il dessus avant de me cracher dessus.
– C’est exact… ma Reine, dis-je plein d’aigreur.
– Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle, toujours aussi tranchante.
Je réfléchis à toute allure tout en regardant la cape. Celle-ci ne bougeait pas. Je sentais cependant sa présence magique.
– Ce n’est qu’un simple vêtement… ma Reine. Je le porte depuis toujours.
– Arrête de mentir ou tu mourras ! Mes gardes m’ont indiqué que le… « vêtement » avait changé tout seul de forme alors que tu étais inconscient ! Et depuis il n’a plus bougé ! C’est de la magie, c’est ça ?!
Merde. La méchante majesté l’avait deviné.
Elle s’intéressait un peu trop à ma cape et je ne comprenais pas pourquoi. J’étais censé être son premier humain et je n’avais aucun intérêt à ses yeux. Elle concentrait toute son attention sur le tissu.
– Je l’avoue, dis-je. J’ai acheté cette matière auprès d’un marchand sur une autre planète. Mais cela remonte à plusieurs années… je ne pourrai plus vous dire où exactement et qui me l’a vendu. Il m’avait cependant affirmé qu’elle pouvait s’adapter au corps de n’importe quel propriétaire. Par exemple, s’il pleut, elle vous protège de la pluie en se mettant en couvrant votre tête. S’il fait froid, elle s’enroule autour de votre cou… ma Reine.
Elle ne cessa de jeter des regards aussi bien sur la cape que sur moi.
– Elle ne fait pas que ces choses qui sont sans aucun intérêt… dit-elle, sceptique. Je suis persuadée qu’elle est beaucoup plus que cela.
Je sentais en elle une grande intelligence. Il valait mieux que nous partions au plus vite.
Pendant la conversation, je regardai moi aussi la cape. Celle-ci ne fit aucun mouvement et ne me parla même pas par télépathie.
J’épiai autour de moi et m’aperçut que derrière la reine se tenait un individu vêtu d’une tunique bleutée. Il me fit penser à un magicien… la cape se faisait discrète à cause de lui.
Sa majesté en savait bien plus que ce qu’elle me faisait croire mais elle voulait faire confirmer les informations qu’elle détenait.
– Si cette matière a plus de capacités que celles de protéger son possesseur contre les aléas du temps, dis-je, alors le marchand est idiot et moi j’ai fait une bonne affaire…
– Si tu me mens encore, m’hurla-t-elle soudainement en se mettant debout, je jure devant les dieux que je t’infligerais des souffrances que tu ne connais même pas, extra-ludien ! Nous avons les moyens de saisir ton âme et de te la déchirer !
Malgré toute sa colère, je perçus en elle qu’il y avait quelque chose de plus personnel.
– J’ai des espions dans beaucoup d’endroits, m’informa-t-elle. J’ai eu vent de l’existence d’une relique d’une magie exceptionnelle créée par une personne à la puissance incroyable. Je suis certain que ce vêtement est capable de se défendre et d’attaquer, voire plus ! Dis-moi la vérité ! Maintenant !
Sentant que la situation arrivait à un point de non-retour, je fis un signe imperceptible à la cape. Celle-ci, soudain, se dégagea du garde qu’il la tenait. Ce dernier, surpris, n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit. La cape arriva à vitesse éclaire sur mes épaules. Je me sentis revivre.
– Oui j’ai menti… ma reine, m’exclamai-je. Mais je ne mourrai pas aujourd’hui !
Je pris le tissu entre mes doigts, formulai les mots que j’arrivais désormais à prononcer sans aucune difficulté, puis disparus ailleurs.