Ce blog n’a pas uniquement pour but de vous faire rire à gorge déployée à en faire tomber votre verre de Coca (avec ou sans sucre, je suis tolérant sur la question)… oh non ! Il peut arriver à votre blogueur préféré de vouloir mettre un gilet rose et de hurler partout dans la rue avec la pancarte adéquate ! C’est pour ça que j’ai crée la catégorie Pas content ! Pas content !. Mais cessons de tourner autour du pot et allons droit au but !

Aujourd’hui, le premier sujet qui va justement inaugurer la catégorie Pas content ! Pas content ! est le divulgâchement. Et, je vous le dis, ça mérite d’illustrer tout ça avec un Pingu en colère ! Et chacun sait que ce n’est pas beau du tout à voir, un Pingu en colère !

Le quoi ? Mais enfin… le divulgâchement ! Bon… le spoiler si vous voulez ! Ha, ça vous parle mieux là ! La mère Michel a bien raison, il faut vraiment combattre le franglais, faut absolument que je rédige un article là-dessus (je sais, je radote…). C’est tout de même pas bien difficile à comprendre : c’est un mot valise entre divulguer et gâcher. Et, franchement, ça n’a pas l’air bien méchant comme ça mais je vous assure que les dégâts sur la société peuvent être colossaux.

Prenons l’exemple le plus connu : le film Sixième Sens avec de véritables morceaux de Bruce Willis dedans ! On m’a dit que c’était une œuvre cinématographique tout à fait admirable, digne d’être vu et revu, récompensés par 10 prix et 37 nominations rien que ça (je vous dis bien entendu les chiffres de tête, je connais tout sur tout sur le bout de mes doigts). Sauf que voilà, la populace a tellement balancé ce qu’il en retournait, la fin plus précisément, que, perso, je n’ai plus du tout envie de le voir. Voilà, ça, c’est du beau divulgâchement comme on n’aime pas.

Je vois la défense sortir ses arguments de fond : Enrím, Sixième Sens est sorti en 1999, soit il y a plus de 20 ans, tu ne peux pas empêcher les gens d’en parler et surtout de la fin même si ça révèle le pot aux roses*. Tu n’avais qu’à le voir avant, tant pis pour toi.

Objection votre honneur (personne ne dit ça dans les juridictions françaises) ! Déjà, je n’avais que 8 ou 9 ans, disons que j’avais peut-être des dessins animés à aller voir avant au cinéma (qui a dit que ça m’empêchait pas aujourd’hui de continuer à les voir ?! *sort son fusil à pompe*) puis en plus j’aurais rien compris même si je suis très intelligent depuis ma naissance. Et, n’empêche : si par le plus grand des hasards, même si c’est peu probable, j’avais jamais entendu parler de Sixième Sens ? Est-ce que le fait qu’il soit sorti depuis suffisamment longtemps permet-il de justifier une sorte de prescription dans le temps ? C’est une bonne question. Est-ce que l’on peut, pour donner un autre exemple, s’octroyer le droit de me dire si les Schtroumpfs ont, oui ou non, vaincu Gargamel dans le film Les Schtroumpfs parce qu’il est sorti en 2011 (et, entre nous, faut arrêter la 3D là où n’a pas lieu d’être. C’est une belle BD à la base, arrêtez de tout massacrer putain…) ? Autant, si on est plutôt d’accord dans l’ensemble à dire que c’est dégueulasse de divulgâcher une œuvre quelle qu’elle soit dans un temps relativement proche à sa sortie officielle, comme certains cons ont pu le faire pour Zelda Tears of The Kingdom (j’aime d’amour ce jeu), autant, plus c’est vieux et moins on est d’accord sur le moment de savoir quand c’est divulgâchable ou non.

Hé bien, je vais vous le dire moi, et tant pis si on me prend pour un extrémiste de la pensée, mais le divulgâchement c’est niet ! Tolérance zéro ! Même si c’est sorti il y a 300 ans avant notre ère ! Je prends une telle position en raison de toutes les conséquences liées au divulgâchement : vous détruisez tout simplement l’éventuel plaisir qu’aurait eu une personne d’aller voir / lire / écouter / jouer cette œuvre ! Et, ça, sur l’échelle du C’est super grave on est bien placé ! Et si cette personne décide malgré tout de consommer ladite œuvre, elle saura déjà le topo et elle y apportera forcément moins d’intérêts. Alors, si vous êtes vraiment une belle personne, vous fermez votre gueule, c’est trop demandé ?!

Mais il ne faut pas du tout s’arrêter là. Ce serait bien beau. Parce qu’il existe une forme cachée de divulgâchement qui est encore plus pratiqué que le divulgâchement net et franc cité plus haut. Vous allez voir tout de suite :

– Hey, François-Xavier, tu as vu l’épisode 3 de la saison 2 de Drag Race France ? Han là là mon chéri mais c’était super ! Et puis, han, à un moment, c’est une din-gue-rie ! Ca se clash et on pleure aussi…

Stop stop stop ! Bon, déjà, rassurez-vous, j’ai dit à peu près n’importe quoi. Je ne sais plus ce qu’il se passe dans l’épisode 3 de la saison 2 de Drag Race France. Puis, là, si vous me dites que c’est bon il y a pas de problème car il y a pas de dilvugâchement alors là je vous arrête tout de suite mes cocos : le simple fait de dire qu’il se passe quelque chose de fou va forcément impacter en avance l’expérience qu’en aura le téléspectateur qui ne l’a pas encore vu ! Il SAIT déjà qu’il va se passer QUELQUE CHOSE QUI DEPASSE CE QU’ON ATTEND DE VOIR. Et là, puisque vous aiguillez votre interlocuteur vers le fond de l’émission, vous lui dites indirectement des choses sur son contenu ! Nous sommes donc de nouveau sur du… allez dites-le… DI-VUL-GÂCH-MENT ! Voilà merci François-Xavier ! Heureusement qu’il est là, oui ! Hé bien oui, s’exprimer de la sorte est un divulgâchement, certes indirect, mais un divulgâchement tout de même !

Et là je vois la défense revenir sur ses grands talons-aiguilles rouges d’Andalousie : Enrím, là, c’est différent, on parle ici d’un évènement en continu. C’est comme pour la finale de la Coupe du Monde : tu ne peux pas empêcher les gens d’exprimer leurs émotions quand les résultats tombent ! C’est pareil pour Drag Race France : tu ne peux pas empêcher les téléspectateurs de s’exprimer quand il y a des éliminations ! Et pareil quand on a su vendredi dernier qui était la grande gagnante !

Certes, moi-même je reconnais que c’est un peu difficile de refuser le divulgâchement dans certains cas… ce sont ici des évènements qui se vivent surtout sur le moment. Mais, malgré tout, doit-on tout balancer le jour-même ou le lendemain pour ceux qui n’ont pas pu voir ? Je sais que c’est compliqué quand c’est trop connu, comme la Coupe du Monde ou bien l’Eurovision, mais, pour Drag Race France, il me semble bien qu’on aurait pu a minima se taire au moins pendant 24 heures.

Voilà, j’ai dit ce que j’avais à dire, je sais que nous ne serons pas tous d’accord mais j’assume, et tant pis si je dois désormais porter un grand sombrero avec de fausses moustaches pour ne pas qu’on me jette des cailloux dans la rue.

Pingu, reste en colère, je pars de cet article !

*Pourquoi dit-on le pot aux roses ? L’histoire raconte que les amants déposaient des mots d’amour sous les pots de roses de leur bien-aimé. En soulevant le pot, les maris pouvaient découvrir l’infidélité de leurs femmes, le pot aux roses. C’était l’instant culture, merci Enrím !

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