AuteurEnrím

Cosmonaute vagabond dans l'espace rêvé, j'essaie tant bien que mal de matérialiser tout cet imaginaire qui me traverse.

>Start a one-on-one chat between Oniric Content Designers (OCD) – Level One – (2)

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#OCD321 : L’autre qui se prend pour un piaf… c’est fou ce que les gens font avec les Capsules.

#OCD124 : Beaucoup d’Users aiment devenir des animaux le temps des expériences. Il y en a un, l’autre jour, il était un loup.

#OCD321 : Encore, ce genre de souhait ça va mais l’autre gars… une partouze ! C’est le premier que je gère.

#OCD124 : Oui tu parles de l’#User69… Ils sont de plus en plus nombreux à prendre le « Pack Erotic ». On n’en fait pas trop la pub pour ne pas heurter le grand public mais il se vend comme des petits pains…

#OCD321 : #User69… il a bien choisi son nombre ! Mais cette semaine, les Users c’était quand même quelque chose ! La mère qui replonge dans son passé pour retrouver sa famille au grand complet… j’en ai chialé !

#OCD124 : Tu dois parler de #User31… j’ai vu son programme passer mais je n’ai pas regardé l’enregistrement… quand c’est dans le sentimental ça me dérange.

#OCD321 : Tu sais pourtant qu’on est obligé de tous les passer en revue.

#OCD124 : Pour vérifier que le Code fonctionne et s’il n’y a pas lieu de le rectifier ou de le renforcer… j’ai eu la même formation que toi !

#OCD321 : Oh ça va pardon je voulais pas te heurter ! Bref. Je t’écris à propos de l’#User97.

#OCD124 : Attend je ne les connais pas tous pas cœur… tu parles de la petite fille ?

#OCD321 : Voilà. Son père est venu nous voir, il veut savoir si on peut programmer douze séances pour sa petite chérie.

#OCD124 : Douze ?! T’es sûr ?! C’est une gamine !

#OCD321 : Hé ho t’es du Service des Risques ? Je vais les contacter, t’en fais pas, protocole oblige ! Mais je veux savoir si c’est possible. Puis vu la demande, le Service Commercial voudrait lancer un nouveau pack pour les enfants : le « Pack Rainbow »… le CEO a déjà donné son aval.

#OCD124 : Tu aurais dû commencer par là. Si le CEO a donné son accord, je me lance demain en priority one sur le Code pour les prochaines Expériences de l’#User97.

#OCD321 : Tu comprends vite. C’est pour ça que j’aime collaborer avec toi ! Je te dis à demain.

#OCD124 : C’est ça, à demain.

Situation de la Grotte (J+25)

S

Situation de la Grotte (J+25)

Les Dirigeants : deux membres

  • Seb
  • Isabelle

Le Conseil : trois membres

  • Erwan
  • Raphaël
  • Priyanka

L’Ordre : trois membres

  • Yann
  • Mathieu
  • Roxane

Le Juge : un membre

  • Baptiste

Les Têtes Baissées : quarante-cinq membres

  • Liste à part avec fonctions.

Nombre total de survivants : cinquante-quatre.

Note : La situation est bonne. L’officialisation de la structure a été acceptée par la grande majorité des survivants… il nous faudra malgré tout convaincre les quelques réticents. Les désignés ont accepté leurs rôles avec sérieux, et les autres survivants, que l’on nomme désormais les Têtes Baissées les considèrent comme légitimes. Si tout se passe selon mes prévisions, des règles seront bientôt édictées et, d’elles, la sécurité de la Grotte. Mais, surtout, l’espoir. Sans elle, la Grotte ne serait rien.

(expérience n°10) – #User97

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Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire La Manufacture de l’Onirie de la série Chimères qui comprend une autre histoire : Le Monde du Dehors. Si les deux peuvent se lire indépendamment, il est conseillé de découvrir la fin du Le Monde du Dehors avant la fin de cette propre histoire !

Les chapitres du Le Monde du Dehors sont disponibles ici.
Quant à ceux de La Manufacture de l’Onirie, retrouvez-les .

(expérience n°10)

#User97

Papa c’est le plus beau des papas ! Mon cadeau, c’est mon pays rien qu’à moi ! Les nuages ici ils sont plus rigolos car ils sont roses et même que, quand on croque dedans, ça a le goût de la barbe à papa ! Mais je sais pas pourquoi ça s’appelle comme ça alors que bah mon papa sa barbe elle n’est pas rose et ça se mange pas !

Mais c’est pas grave parce qu’entre les barbes à papa il y a des arcs-en-ciel et que même je peux marcher dessus ça fait « clink clink » comme avec la princesse que je vois chaque matin à la télé avant l’école !

Là-haut le ciel est rigolo car le soleil il a la même tête que maman et qu’il sourit tout le temps ! Puis je vois en bas et j’ai même pas peur ! Il y a des licornes et il y en a un qui vole vers moi ! Je l’appelle « Nuit » car il est tout étoilé !

Et là-bas il y a une grosse montagne avec de la crème dessus et une cerise dessus, et là-bas il y a des oiseaux qui chantent ma chanson préférée !

C’est trop bien ici je veux jamais partir hein papa qu’on reviendra hein papa tu me promets hein papa ?!

(témoignage n°10) – Adrien

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Attention aux divulgâchements !

Ce que vous allez lire est un chapitre de l’histoire Le Monde du Dehors de la série Chimères. Pour éviter de vous faire divulgâcher, retrouvez tous les chapitres sur cette page !

(témoignage n°10)

Adrien

« Un soir, Isabelle et Seb nous ont tous réunis dans « la Grande Pièce ». Un nom un peu trop élogieux pour moi. Elle désigne en réalité la plus large cavité souterraine de la Grotte. Bon, au moins, elle a le mérite de pouvoir accueillir tout le monde sans que nous soyons trop serrés les uns contre les autres. Un soir, donc, Isabelle et Seb nous ont tous rassemblés dans la Grande Pièce. Ils nous ont alors annoncé qu’il était temps de mettre en place une véritable organisation, avec des règles et des fonctions, non pas pour nous contrôler mais pour justement nous donner de la liberté. « Sans elles, sans nous ! » nous a alors exclamé Isabelle. Simple mais assez pour en jeter, je dois dire. Certains cependant ont gueulé en protestant que c’était justement ces lois du Monde d’Avant qui nous avaient précipitées à la Catastrophe. Qu’il fallait en tirer toutes les conséquences, faire tout le contraire, plutôt que répéter les mêmes erreurs… Ils se font fait recadrer à une écrasante majorité, à mon plus grand bonheur ! Nous avons maintenant des Dirigeants, un Conseil, un Ordre, un Juge, et tous les autres sont les Têtes Baissées ? Grand bien nous fasse ! Nous avons désormais tous un rôle à jouer pour le Monde de Demain. Le Monde d’Aujourd’hui. Je suis fier d’être une Tête Baissée ! C’est grâce à la Grotte et à ceux qui le peuplent que je suis vivant ! »

(expérience n°9) – #User31

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(expérience n°9)

#User69

Le printemps est joli en cette année.

Jérôme nous prépare dans le jardin de notre belle maison de famille un barbecue dont lui seul en a le secret. Il pose, tout fier, ses morceaux de viande, les meilleurs au monde selon lui.

Nos enfants jouent ensemble. Pierre semble un peu trop embêter sa sœur, s’il continue, j’irai lui dire deux mots, mais pour le moment, je profite.

Pas des rayons du soleil qui me réchauffent doucement la peau, ni de la légère brisque qui danse dans mes cheveux, ni même de cette musique lointaine jouée chez l’un des voisins…

Jérôme s’assure de la cuisson comme si sa vie en dépendait. Je souris : son expression dans les tâches même les plus quotidiennes m’avait toujours amusée.

Pierre a fini par laisser tranquille Sophie qui s’amuse à arracher des marguerites. Je la laisse faire mais je la guette du coin de l’œil. Si elle touche aux tulipes, ça va être une autre histoire mais, pour le moment, je tire profit.

Pas de cette odeur appétissante qui me vient au nez, ni de cette pie qui vient de se poser non loin et qui espère profiter lui aussi de ce repas, ni de ce livre que je tiens entre mes mains…

Jérôme a retourné la volaille et la cochonnaille. Il sifflote un air que j’avais l’habitude d’entendre.

Je sens que des petites mains me tirent la robe. Je baisse la tête.

– Pourquoi tu pleures maman ? me demande Sophie.

Je la regarde comme jamais puis, l’espace d’une seconde, les réflexes me reviennent :

– Ce n’est rien mon cœur, lui dis-je en lui faisant un bisou sur le front. C’est la fumée qui me pique les yeux…

Ma fille repart s’amuser dans l’herbe.

Je n’ai pas vraiment menti : c’est la fumée de mon passé qui passe devant moi. Celui dans lequel je n’ai pas encore divorcé. Celui dans lequel mes enfants n’ont pas encore fait leur vie loin de moi.

Le printemps est joli en cette année… mille neuf cent quatre-vingt-quinze.

(témoignage n°9) – Roxane

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Attention aux divulgâchements !

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(témoignage n°9)

Roxane

« Mathieu et moi avons la même conception des choses. Nous survivons, oui, mais nous devons calmer cette peur qui nous ronge les entrailles, celle qui nous persuade que nous n’allons jamais nous en sortir et que nous allons tous mourir. Certaines Têtes Baissées ne tiennent pas et je les entends parfois pleurer dans les voutes. Je vais alors les voir, je m’assois près d’eux, et je leur demande de me parler de leur vie d’avant. Et ça marche. La machine des souvenirs se déclenche, leur produit une nostalgie qui leur applique du baume au cœur. C’est surtout de ça qu’ils ont besoin : qu’on fasse attention à eux. Qu’on leur montre qu’ils ont toujours une identité… qu’ils existent encore ! Ils veulent se sentir à nouveau vivants. Au-delà des tâches qu’ils doivent obligatoirement faire, on essaye de leur montrer que nous sommes les uns envers les autres plus proches que les apparences veulent bien montrer. Une sorte de corde invisible qui nous lie de tous avec de véritables morceaux d’humanité dedans. Je ne suis pas psychologue, mais j’ai toujours aimé écouter les gens. Leurs problèmes. Parce que parfois, en parlant à une oreille attentive, ils arrivent à trouver seuls leurs propres solutions. Et c’est ce que je veux apporter à la Grotte… à nous. »

M’allonger par rêve

M

Je veux m’allonger par rêve
Faire une sorte de grève
Imaginer tout réveillé
Jusqu’à que je crève

Voir dans une nuit étoilée
Un oiseau qui se lève
Qui dans son envolée
Soudain m’enlève

Partir en Voie Lactée
Étudier Ce Qui Nous Élève
Promis juré craché
Je serai bon élève

Je n’ai rien à dire

J

Je n’ai rien à dire
J’ai tout à écrire
De mes pensées maladives
Tremper dans l’encre-salive
La plume pour ne pas laisser les miennes
Une façon de secouer plus fort les chaînes
Je secoue mon poésiomètre
Je prends les lettres
J’en fait des mots
Mais poser S E N S
Suffit-il à donner du sens ?
Je casse mon poésiomètre
Je jette les lettres
Je serre mon cœur
J’en fait un émetteur
Je prends mes tripes
J’en fait un clip
Je gicle mes globules
J’en fait des bulles
Je prends mon être
J’en fait des l’être

 

 

(expérience n°8) – #User69

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(expérience n°8)

#User69

Je termine à peine un long baiser langoureux qu’une autre bouche s’offre à la mienne. Je sens des mains, douces et puissantes, me toucher de partout, même à des zones très sensibles…

Tout n’est que soupirs et gémissements dans ce labyrinthe sombre. Une musique entrainante, régulière, parfois saccadée de notes graves, nous met dans l’ambiance, même si les invités de ces lieux ont trouvé par eux-mêmes le rythme qu’ils souhaitaient donner aux autres.

Je me sens terriblement bien. Je navigue de corps en corps, caresse la surface de cette mer d’hommes offerts qui ne demande qu’à être approfondie.

Les chairs se présentent sous toutes ses formes. Leurs porteurs s’acceptent avec bienveillance et prennent là où les envies les emportent.

C’est ma première expérience sexuelle en mode virtuel. Un ami habitué m’en avait parlé mais je n’étais pas trop partant. Je craignais que cela soit trop chimère, un amour de seconde zone, un peu comme se soulager avec un jouet plutôt qu’avec un autre homme. Puis, à force de m’en parler, je me suis laissé convaincre, et je suis monté dans une de ces Capsules.

Les sensations sont incroyables. C’est comme si j’étais vraiment là-bas avec tous ces garçons qui attendent la même chose que moi. Je les sens et les saisis comme s’ils étaient réellement avec moi. Le détail de leur physique me surprend : ils sont exactement comme ils sont dans la « vraie » vie.

Pour ces moments de partage d’instincts primaires, il existe une réglementation particulière. Il est par exemple impossible de concevoir quoi que ce soit ici, si ce n’est de matérialiser certains objets déjà imaginés par les Oniric Content Designers, payants bien sûr. Aussi, on doit obligatoirement se présenter sous notre réelle apparence pour éviter de tromper l’autre et qu’il se sente trahi ! Sinon, dans les pratiques, on pouvait faire tout ce qu’on voulait dans la limite du raisonnable, tant que l’on ne blessait pas trop sérieusement…

Ce qui est surtout incroyable pour moi, c’est de pouvoir me mélanger avec d’autres hommes venus des quatre coins du monde, d’avoir cette diversité que je n’aurais sans doute pas eu en vrai. Je ressens tout. Je vis tout. Je le dis avec un peu de honte : je n’ai jamais ressenti un tel orgasme.

(témoignage n°8) – Mathieu

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(témoignage n°8)

Mathieu

« Les jours passent et se ressemblent. Notre pire ennemi, c’est l’ennui. Quand on ne fait rien, on pense à toute la merde qui nous est tombée dessus : on pleure, on se met en colère, et on déverse notre rage sur son voisin. D’abord, c’est verbal, puis c’est physique. Et ça se bat à deux, puis à trois, six, douze… et ça part à l’émeute. Le chaos, on fait tout pour ne jamais l’avoir, avec Yann et Roxane. Faut dire qu’il suffit à Yann de se montrer, vu son physique, ça calme direct… ouais d’accord : mais jusqu’à quand ? Un jour, on le sait, il n’impressionnera plus. Ou il va finir par être hors d’état de nuire. J’entends par là, le crâne explosé avec n’importe quel bâton pointu que n’importe qui peut fabriquer en deux-deux. Alors, même si je me démerde assez en combat, avec Roxane, on essaye de réfléchir à des méthodes plus subtiles que la force brute de dissuasion. Et on s’est dit qu’il fallait les occuper, les Têtes Baissées. Alors plutôt que de leur attribuer des tâches monotones, on essaye de leur faire jouer un rôle différent chaque jour que Dieu fait -enfin, par Dieu, façon de parler : s’il existe mais quel connard ! -. Les cueilleurs deviennent guetteurs, les guetteurs chasseurs, les chasseurs voyageurs, les voyageurs cueilleurs… enfin, tu vois le truc. On se réunit même tous chaque soir dans la plus grande des pièces souterraines pour se raconter nos histoires. Celles d’avant. Quand on avait encore du ciel bleu, qu’on pouvait entendre les oiseaux, respirer de l’air frais même s’il était déjà pollué. Quand on vivait dans le bonheur. Car, malgré tous nos soucis, on vivait. »

Enrím

Cosmonaute vagabond dans l'espace rêvé, j'essaie tant bien que mal de matérialiser tout cet imaginaire qui me traverse.

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